
02 Nov Devenir fleur ?
Tandis que l’automne prend doucement ses marques, la Biennale des Arts de Nice inaugure sa 11e et dernière exposition : l’exposition Devenir Fleur sera présentée au MAMAC, du 10 novembre au 30 avril prochain.
On ne peut nier le destin croisé de la ville de Nice et des fleurs, comme le souligne le maire de la ville, Christian Estrosi : les Églises, les jardins, les places, les hôtels, les parcs sont parsemés de pétales colorés, inscrits dans le décor depuis l’époque baroque. Le résultat d’un souci d’esthétique et de communion avec la nature.
Mais les divers bouleversements climatiques nous amènent à repenser notre rapport au naturel : les fleurs sont aussi vulnérables qu’essentielles, elles permettent le bon développement des écosystèmes. Sans compter la fascination qu’elles suscitent, majestueuses, épanouies : la fleur fleurit parce qu’elle le peut, elle ne cherche pas à séduire, elle est splendide d’honnêteté. C’est pourquoi des artistes de vingt nationalités différentes sont ici conviés à apporter un éclairage nouveau sur les sujets écologiques, anthropologiques et géopolitiques, grâce au langage des fleurs. Ils manipulent le vivant, modifient les floraisons, les couleurs et les lumières afin de créer des jardins d’acclimatation immersifs, aux couleurs surréelles et aux odeurs envoûtantes.
Le parcours de visite s’étend sur 1200 m2 et se déroule en trois temps forts : Être fleur, Jardin des métamorphoses et La botanique du pouvoir. L’exposition propose une traversée sensible du monde végétal : fleurs séchées, tissages, empreintes végétales ; autant de symboles que de décorations. Agapanthe, pivoine, jasmin, pissenlit ou rosier de Damas. Les fleurs sont l’illustration d’une « botanique du pouvoir« , selon Yto Barrada, liée à la découverte de nouveaux territoires et le processus de colonisation au cours des siècles. Les effets imbriqués des changements climatiques actuels, des guerres et de la mondialisation sont évoqués au travers de propositions artistiques plurielles, qui saisissent l’urgence de la situation. Les fleurs deviennent alors « témoins » de l’histoire, pour reprendre une expression empruntée à une série d’œuvres de Marinette Cueco, héroïques et déterminantes.
10 nov au 30 avr, MAMAC, Nice. Rens: biennalearts2022.nice.fr & mamac-nice.org
Uriel Orlow, Botanical Dreams, 2016 Tirage numérique sur papier – Courtesy de l’artiste & mor charpentier, Paris © Uriel Orlow / ADAGP, Paris, 2022