02 Nov FiMéma !
Toulon accueille la 16e édition du FiMé, le Festival International des Musiques d’Écran. Au programme, 10 jours durant lesquels se dérouleront des confrontations insolites entre patrimoine cinématographique et musique vivante, dans toute l’agglomération toulonnaise.
Un festival comme le FiMé est nécessaire, car la musique de film est un genre à part entière, jeunes gens ! Un art dont le dosage est subtil et primordial. Les ingrédients peuvent être bons séparément, mais ils doivent tout de même s’accorder parfaitement. Prenez le thème de Robocop et collez-le sur Le Voyage de Chihiro, et vous obtenez le même résultat qu’une pizza à l’ananas : un profond sentiment de malaise… Pour rendre hommage à cet art, le FiMé se base sur la meilleure incarnation de cette alliance entre musique et cinéma : le ciné-concert. Parce que n’en déplaise aux amateurs du progrès, parfois c’était mieux avant ! Se mater un bon Chaplin sur une toile, accompagné d’un orchestre, ça a quand même plus de gueule que regarder Hulk 17 sur son iPhone.
Et en parlant de Charlot, c’est avec lui qu’on ouvre cette édition. Le Cirque de Chaplin sera projeté à l’Opéra de Toulon. Classique parmi les classiques, on y retrouve tout ce qui fait la marque de fabrique du bonhomme : génie comique et réflexion sociale. D’autant qu’ici, c’est lui-même qui compose et interprète la musique originale. Alors pour être à la hauteur, il a fallu inviter tout l’Orchestre Symphonique de l’Opéra de Toulon. Et c’est reparti comme en 28 ! Le grand Charlot reviendra plus tard dans le festival à travers deux autres films accompagnés par le quatuor Les voix animées, au Pradet. Le pendant cascadeur de Chaplin, le génial Buster Keaton, sera mis à l’honneur dans Les lois de l’hospitalité, sous la bienveillante musique de Christian Leroy et Pascal Ducourtioux, à la Valette. Toujours dans la légende : une projection de plusieurs courts-métrages de Laurel et Hardy, accompagnés au piano par Franck Pantin sont prévus à Ollioules.
Maintenant qu’on s’est bien marrés, plongée dans du très lourd et très sérieux : le cinéma expressionniste allemand. Après Loulou de Georg Wilhelm Pabst (il est Autrichien, mais bon à l’époque…), soutenu par Airelle Besson et Benjamin Moussay, du côté de Toulon, c’est à Hyères qu’on aura droit au légendaire Nosferatu, le film de Murnau qui a inventé le cinéma d’horreur, au rythme du jazz du Stefan Orins Trio. Pour clôturer avec brio le festival, il ne pouvait y avoir qu’un film : Metropolis de Fritz Lang ! À peu près universellement considéré comme l’un plus grands films de l’Histoire, ce monument, aboutissement ultime de l’expressionnisme allemand et du cinéma muet, sera projeté au Théâtre Liberté dans sa version intégrale restaurée en 2010, le tout sous les platines d’Actuel Remix. Parce qu’accompagner Metropolis avec de la musique électro n’aurait certainement pas dérangé Fritz Lang.
5 au 15 nov, Toulon, Ollioules, La Garde, La Valette, Le Pradet. Rens: fimefestival.fr