
02 Nov Opéra de Monte-Carlo : nouvelle ère
C’est plus qu’officiel, elle est prête ! La première saison de Cécilia Bartoli en tant que directrice de l’Opéra de Monte-Carlo démarre en janvier 2023. La célèbre mezzo-soprano italienne succède à Jean-Louis Grinda, aux commandes depuis 15 ans. Un beau règne qui a notamment permis à l’opéra Garnier de connaître une expansion internationale (voir encadré).
En mars 2021, quelques mois après l’annonce de sa future nomination à la tête de l’Opéra de Monte-Carlo, Cécilia Bartoli avait déclaré qu’elle souhaitait ouvrir la porte de la maison monégasque « au monde baroque, mais aussi mozartien« . Promesse tenue puisque la saison 2023, la première conçue par la nouvelle directrice, débutera en janvier par 4 représentations d’Alcina de Haendel et proposera, en mars, Les Noces de Figaro de Mozart. Au programme également : le Stabat Mater de Gioachino Rossini, Andréa Chénier, l’opéra de Giordano, La Traviata de Verdi, Le Barbier de Séville de Rossini, mais aussi L’Orfeo de Claudio Monteverdi, par des spécialistes de la musique de la Renaissance et des marionnettes italiennes de grande tradition. « J’aime à penser que ma première saison lyrique reflète certaines de ces caractéristiques, telles que je les vois : un regard attentif posé sur l’histoire, mais aussi tourné vers son avenir ; une variété de styles et de genres : du prestige, de la grandeur, mais aussi de l’intimité ; et bien sûr la plus haute exigence d’exécution pour les spectacles présentés. La présence des plus grands noms de notre métier me paraît incarner cette exigence de qualité.«
Ce qui impressionne également, c’est le très haut niveau des artistes qui fouleront la scène de la salle Garnier en 2023. À commencer par la chanteuse romaine elle-même qu’on entendra chanter dans Alcina aux côtés de Philippe Jaroussky et dans Le Barbier de Séville, avec notamment, Ildar Abdrazakov, dans une mise en scène de Rolando Villazón. Le ténor Jonas Kaufmann, l’un des meilleurs interprètes actuels de ce répertoire, viendra à Monaco dans une nouvelle production d’Andrea Chénier, aux côtés de Maria Agresta. Placido Domingo sera Giogio Germont dans 3 représentations de La Traviata que Jean-Louis Grinda mettra en scène. Côté chefs d’orchestre, outre les Italiens Gianluca Capuano, Marco Armiliato et Massimo Zanetti, on pourra voir le Suisse Philippe Jordan à la baguette. Enfin, si sa santé le lui permet, Daniel Barenboim donnera un récital au piano en mars prochain.
JEAN-LOUIS GRINDA: UNE VIE BERCÉE PAR LA CRÉATION
L’opéra est pour lui, plus qu’une passion, c’est un véritable amour. Jean-Louis Grinda a bénéficié d’un héritage familial chanceux : né dans une famille qui faisait de l’opéra, père baryton puis directeur d’opéra une grande partie de sa vie, mère danseuse classique puis chanteuse, il a grandi au sein d’une famille d’artistes. Son premier stage à l’opéra d’Avignon à 21 ans décidera de son futur… Après avoir enchaîné les postes prestigieux en France et en Belgique, la maison monégasque connaîtra avec lui une belle expansion, rayonnant à l’international, « malgré une toute petite équipe« , souligne-t-il. Grinda, c’est aussi celui qui ose programmer des opéras jamais joués, celui qui créa l’ensemble Les Musiciens du Prince (2016) et appose sa « signature » dans ses mises en scène. Son amour passionnel pour l’opéra continuera à s’exprimer aux Chorégies d’Orange qu’il dirige depuis 2018. Et dans ses projets, une comédie musicale à Paris sur Al Capone, avec Roberto Alagna. Avant son départ, il présentera deux magnifiques productions emblématiques du XXe siècle : La Damnation de Faust de Berlioz, en novembre au Grimaldi forum, après plus de 50 ans d’absence sur la scène monégasque, et le Lakmé de Delibes et son célèbre Duo des fleurs. Un final en beauté ! La vita e bella !
Rens: opera.mc
Cecilia Bartoli © Kristian Schuller