Rien que pour ce plan de R.M.N.

ce plan de R.M.N.

Rien que pour ce plan de R.M.N.

Où tous les habitants du village sont réunis dans la salle des fêtes. On est en Transylvanie et l’entreprise locale vient d’embaucher légalement trois Sri-lankais à la fabrication du pain. La plupart des villageois manifestent pour qu’ils partent, sous prétexte qu’ils ne sont pas d’ici. Le maire organise donc cette réunion où chacun prend la parole et déverse sa haine, sa peur, sa bêtise, son individualisme, son repli sur soi. Le plan dure plusieurs longues minutes. Un long plan-séquence étouffant. Les deux patronnes de l’entreprise, au premier plan, essayent tant bien que mal de défendre leurs employés. Cela dure et on s’enfonce peu à peu dans la terreur. R.M.N. de Cristian Mungiù est d’une grande puissance pour expliquer, par le prisme de ce petit village de Transylvanie, la vague raciste et d’extrême droite qui parcourt nos sociétés. Cela se passe en hiver et l’on ressort du film transi d’effroi et de terreur. Un chef d’œuvre essentiel.

R.M.N. de Cristian Mungiù, sorti le 19 octobre