02 Nov Une histoire française
C’est toute l’histoire agitée du plus grand festival de cinéma au monde — et bien plus encore — que se propose d’aborder Cannes 39/90, une histoire du Festival, le 13 novembre prochain. Une pièce hors norme, précédée d’une conférence de Gérard Camy, historien du cinéma et président de l’Association Cannes Cinéma, avec la participation de l’auteur et metteur en scène, Etienne Gaudillère.
Etienne Gaudillère s’intéresse à des sujets internationaux n’ayant pas ou peu été traités au théâtre, et crée des œuvres que l’on pourrait définir de fictions réalistes et non de documentaires. Il s’attache ici à explorer le festival cannois sous toutes ses facettes : des conditions de création du festival aux événements de Mai 68 et la fronde des réalisateurs de la Nouvelle Vague, de Jean Zay à Simone Silva, des incidences de la Guerre froide à la contestation de certaines Palmes.
Dans le travail d’écriture que mène Étienne Gaudillère, la question de la recherche documentaire est fondamentale. Pour la période retenue, 1939-1990, les ressources se sont révélées peu abondantes et il s’est retrouvé pleinement dans son rôle d’auteur. Partant de faits réels, il a inventé des situations qui donnent au plateau le paradoxe suivant : les situations sont fausses, mais les faits sont vrais. Ce ne sont pas moins de 10 comédiens et un aréopage de personnages qui foulent les marches des cinq premières décennies de l’institution cannoise, créant alors un théâtre d’entrelacs politiques et économiques qui rattrapent les enjeux artistiques du 7e Art.
La pièce débute avec ce qui aurait dû être le tout premier festival « empêché » par la guerre en 1939 — un faux départ qui n’en reste pas moins un moment riche d’enseignement, 80 ans plus tard — pour s’achever avec l’arrivée de l’économie mondiale et des partenariats privés (Canal Plus), dans un contexte d’économie et de mœurs libérées entre les années 80-90. Et quand on demande à Etienne Gaudillère ce qu’il a voulu explorer, sa réponse est claire : « Ce qui m’intéresse, c’est comment une institution mute et comment elle surmonte ses crises. Le paradoxe de l’utopie qui consiste à faire une fête du cinéma tient à ce que se déploie autour d’elle un système médiatique, économique, politique qui l’infléchit. Tel est évidemment le cas de beaucoup de productions artistiques, mais particulièrement à Cannes. Et ce qui est fascinant, c’est la manière dont l’histoire de la société française et même l’histoire du monde se lisent à travers celle de ce festival« .
Conférence Cannes 1939, l’impossible pari: 13 nov 15h30, Espace Miramar / Spectacle Cannes 39/90, une histoire du Festival: 13 nov 18h, Palais Stéphanie – Hôtel JW Marriott. Cannes. Rens: palaisdesfestivals.m