Si j’étais roi enchanta !

Si j’étais roi enchanta !

Quel bonheur ! Un conte de fées à l’Opéra… Même si c’est tellement improbable, irréel ! Rêvons donc un peu, comme le firent des centaines, ou milliers de spectateurs lors des représentations du Si j’étais roi d’Adam, données à l’Opéra de Toulon en novembre.

La musique d’Adolphe Adam mériterait une diffusion plus vaste : un enchantement. Le maestro Robert Tuohy avait magistralement dirigé l’Orchestre Symphonique de l’Opéra de Toulon dans Les pêcheurs de perles, et s’exécuta fort bien pour ce Roi !

L’histoire, un conte d’Orient…  

Bouleversé, simple pêcheur, Zéphoris vient de sauver de la noyade une jeune inconnue, et en tombe soudain amoureux. Il se confie imprudemment au prince Kadoor… Or ce « rival » convoite la princesse Néméa (Armelle Khourdoïan, belle soprano) qui n’est autre que la jolie personne sauvée des eaux. Les sentiments naissent et galopent : Néméa rêve d’épouser son sauveur. Mais qui est-il ? Jaloux et perfide, Kadoor arrachera à Zéphoris (Stefan Cifolelli) la description du sauvetage et se fera passer pour le sauveteur de Néméa…

Tourbillon coloré, cet ouvrage d’Adam, mis en scène par Marc Adam, offre une musique entraînante émaillée de merveilleux moments. « Charmante, l’œuvre de la meilleure veine d’Adam brille par un grand charme, une grâce piquante, une verve rare… des qualités de tendresse et de mélancolie inconnues à des artistes plus richement doués que lui. La partition de Si j’étais roi est de celles qui devraient toujours être au répertoire de nos théâtres lyriques… » écrit Kaminski.

Cette belle histoire prouve, et en musique, qu’un pêcheur s’il en a les vertus, peut devenir roi. Et qu’un dignitaire sera banni s’il est corrompu. Kadoor (Nabil Suliman) complotait avec les Portugais contre son roi : il fut exilé… On ne badinait pas avec la morale au XIX° siècle !

Si j’étais roi est écrit sur le sable lorsque le roi passe par là… Mais la mer efface sur le sable, le pas des amants désunis… L’histoire rocambolesque fera un Opéra : Si j’étais roi ! Zéphoris le deviendra-t-il ?La musique donna du baume au cœur et à l’âme, les costumes colorés et une mise en scène bien éclairée apportèrent leur part au rêve.

Photo : représentation de Si j’étais roi à l’Opéra de Toulon © Claudie Kibler Andreotti