Les arts chorégraphiques en scène… 55

Les arts chorégraphiques en scène… 55

Depuis sa création en 2017, Scène 55 fait rayonner un art chorégraphique aux multiples facettes, avec une attention toute particulière portée à la jeunesse. La période de décembre et janvier en est une belle illustration.

On y croisera le Cannes Jeune Ballet, issu du Pôle National Supérieur de Danse Rosella Hightower, qui regroupe le fleuron des danseurs de demain formés à toutes les techniques destinées à leur ouvrir les portes des compagnies internationales. Les artistes en situation de préprofessionnalisation se produiront dans un programme de quatre pièces où il est question d’amour avec Mozart à 2 de Thierry Malandain, de joie de vivre avec It’s Alright et de méditation avec Wind Women de Carolyn Carlson, avant de s’embarquer pour un voyage propice aux Rencontres imaginé par Filipe Portugal.

À l’approche de Noël, la Cie La Locomotive offrira, à travers Le petit cabaret Chagall, un spectacle tout en douceur qui peut s’apprécier en famille. C’est un moment d’une belle richesse et tout en subtilité qui se dessinera sous les regards. Les œuvres de référence de Marc Chagall ont inspiré le chorégraphe Yan Giraldou qui invite la danseuse Anne-Céline Pic-Savary à l’accompagner dans une balade poétique sur des musiques réinterprétées de Mozart.

De la jeunesse encore et toujours avec la Cie Grenade qui fête ses 30 ans. Sa fondatrice, Josette Baïz, s’est démarquée dans les années 90 en allant à la rencontre d’adolescents qui n’étaient pas forcément préparés à monter sur la scène des théâtres. La création Phoenix est symbolique à plus d’un titre. Née après la crise sanitaire, elle questionne sur l’enfermement, sur son impact sur la vision du corps. Elle porte aussi les interrogations et les remises en cause que cette période a fait surgir. Phoenix de Josette Baïz se décompose en trois tableaux : De l’ombre à la lumière, De la transe à l’extase, De l’enfermement à l’ouverture, marquant la volonté des jeunes danseurs de croire en leur futur. Cette pièce jette également un pont du passé vers l’avenir à travers deux vidéoclips : le premier réunit les danseurs de la première génération qui apportent leur expérience aux nouvelles recrues.

Trente ans ! Et une envie de transmission… C’est aussi ce que l’on retrouve dans la pièce Echo de Catherine Diverrès dont la finalité est cependant tout autre. La chorégraphe, qui a décidé de clore son parcours, revient sur quelques-unes de ses œuvres chorégraphiques les plus marquantes dont les extraits nourrissent sa réflexion autour du sens de la transmission à l’autre. Ces pièces créées entre 1986 et 1999 ne sont pas qu’une suite de formes et d’énergies destinées à l’écriture d’un langage : elles sont porteuses d’un sens dépendant d’une époque et d’un état d’être ressenti par la chorégraphe et ses danseurs. Pour le spectateur, découvrir Echo c’est également détenir un repère au milieu d’une danse contemporaine qui, au fil des années, a considérablement évolué dans des directions très diverses. Echo constitue le passage d’une forme de création vers le public qui va y ancrer des fragments dans sa mémoire. Valérie Juan

Cannes Jeune Ballet, 9 déc 20h30 / Le Petit Cabaret Chagall, 16 déc 19h / Phoenix, 20 jan 20h30 / Echo, 31 jan 20h30. Scène 55, Mougins. Rens: scene55.fr

photo : Phoenix © L. Ballani