L’illusion des apparences

L’illusion des apparences

Immobile à sa fenêtre, figure angélique mais inanimée, Coppélia est une sublime poupée. Mais même dénués de vie, ses traits suscitent jalousie et passion… Pas moins de huit représentations du mythique ballet sont à l’affiche de l’Opéra de Nice en cette fin d’année 2022, pour vous permettre d’apprécier les gestes classiques, emprunts de contemporain, des danseurs du Ballet Nice Méditerranée.

Pour leur représentation annuelle des fêtes de fin d’année, le Ballet Nice Méditerranée nous invite à (re)découvrir Coppélia, pièce créée au XIXe siècle, qui sera présentée sur la musique originale de Léo Delibes. Une musique qui donne son caractère et son identité musicale à la pièce : avant Coppélia, seule la chorégraphie créait l’identité du ballet, la musique étant juste prétexte à la danse, sans contenu dramatique réellement adapté. C’est en cela que Delibes innove, s’inspirant réellement du contenu et des personnages de l’histoire pour composer. C’est désormais la musique qui devient indépendante du ballet, pouvant être interprétée seule en concert.

Niveau danse (tout de même), Coppélia prend le contrepied de la démonstration technique solitaire avec tout un corps de ballet qui se déploie. La pièce ne valorise pas un personnage unique mais tout un groupe de danseurs et invite à penser le plaisir d’être ensemble au travers d’un questionnement sur la naïveté et la fiabilité des apparences.

Eric Vu-An, directeur artistique du Ballet Nice Méditerranée depuis 2009, qui signe ici la chorégraphie, se veut fidèle à la version originale pour préserver et transmettre ce patrimoine et précise : « La compagnie le dansera dans le respect de la tradition telle que l’Opera de Paris l’a perpétuée depuis la création de Coppélia. J’ai juste pris la liberté́ de revisiter le dernier acte, qui se prête à l’exercice avec des motifs de fête autour du mariage de Swanilda et Frantz, les deux protagonistes de l’intrigue ». Ainsi, décors et costumes seront également conçus selon les maquettes originales de 1870.

Originalement inspiré de la nouvelle de E.T.A. Hoffmann, Der Sandmann, le ballet chorégraphié par Arthur Saint-Léon, sur un livret de Charles Nuitter, emprunte de nombreux passages au folklore et aux danses d’Europe centrale. L’Opéra de Nice vous attend donc les 22, 23, 27, 28 et 29 décembre à 20h00, les 24 et 30 décembre à 15h00, et le 25 décembre à 16h00 !

22 au 29 déc, Opéra de Nice. Rens: opera-nice.org

photo : Coppélia © Dominique Jaussein