Toy Story à l’HDE Var

Toy Story à l’HDE Var

Quelle meilleure période que les Fêtes pour lancer une exposition sur La fabuleuse histoire des jouets, de la préhistoire à nos jours ? Question purement réthorique, tant ce nouvel événement que propose l’Hôtel Départemental des Expositions du Var (HDE Var) ne manquera pas de séduire les minots pour la quantité de jouets à découvrir et par la même occasion les adultes, qui eux, gagneront un billet de retour vers l’enfance.

Lieu dédié aux expositions sur l’histoire et les civilisations, l’HDE Var a trouvé dans ce thème une manière de montrer au public comment vivaient les enfants, la place et le rôle qu’ils tenaient dans les différentes sociétés occidentales qui se sont succédées en 15 000 ans d’Histoire. « Le but est de tracer une histoire de l’enfance à partir de l’histoire des jouets« , explique la commissaire de l’exposition, Anne Monier Vanryb, historienne de l’art et conservatrice des collections modernes et contemporaines au Musée des Arts décoratifs à Paris, en charge de la collection de jouets. Car si jouer est aujourd’hui associé à la notion de plaisir, à la découverte, ou encore au développement psychomoteur de l’enfant, cela ne fut pas toujours le cas, nous apprend-on, notamment durant l’Antiquité où « le jeu devait aider l’enfant à devenir un citoyen idéal« !

D’ailleurs, puisqu’on parle de rétrospective, vous vous demandez peut-être quand sont apparus les premiers jouets ? Eh bien, les archéologues situent leur avènement à la fin du Paléolithique, entre -17 000 et -12 000 avant J.-C ! Mais ce n’est que très récemment que des travaux ont pu permettre d’affirmer qu’il s’agissait bien de jouets, puisqu’on parle de « propulseurs de flèches et des bâtons percés miniatures, tellement petits qu’ils ne peuvent pas être manipulés par des adultes« , indique Anne Monier Vanryb.

Divisé en trois sections, une par étage, le parcours est chronologique : Aux origines du jouet, de la Préhistoire au XVIIe siècle ; Nouveau temps, nouveaux jeux, autour du XVIIIe, le Siècle des Lumières, et du XIXe siècle, qui marque l’entrée dans l’ère de l’industrialisation ; et enfin L’âge d’or des jouets, à partir du XXe, qui voit l’émergence d’une réelle prise de conscience de la spécificité de l’enfance et de la nécessité de la protéger — comme en témoigne la Déclaration des droits de l’enfance en 1959 —, ou encore l’apparition de nouveaux matériaux comme le plastique (plus si fantastique que ça!) qui aura permis de produire plus rapidement et massivement ces objets de plaisir. Le parcours donne à voir plus de 600 objets, dont une grande partie est issue de la collection du Musée des Arts décoratifs parisien, même si « de nombreux musées ont prêté des jouets, des tableaux, des gravures », indique la commissaire. Des œuvres peintes, gravées ou sculptées, qui témoignent et mettent en situation certaines pièces rares, tels ces hochets des XVIIIe et XIXe siècles, en métaux précieux, bien loin des joujoux que l’on peut donner à nos bébés de nos jours. « On peut voir l’un de ces hochets autour du cou d’une petite fille dans un portrait flamand de la Renaissance« .

Ponctuée d’œuvres d’art et de documents iconographiques donc, l’exposition évite l’écueil de la conservation des objets, dont certains ont bien entendu pu disparaître. C’est ici qu’entre en jeu la scénographie imaginée par Anne Monier Vanryb. « Grâce à elle, on comprend véritablement les œuvres exposées. Pour les jouets, c’est encore plus important, car ce sont des objets qui n’ont pas vraiment de sens en soi, qui n’en prennent qu’en étant manipulés, lorsque l’on joue avec eux. Mais on ne peut pas toucher des œuvres de musée ! » Vous — parents comme enfants — devrez donc résister à la tentation de vous divertir avec un buffle à roulette qui a plusieurs milliers d’années, avec un Hoping robot, typique de la production japonaise d’après-guerre, ou encore avec une Barbie spéciale anniversaire, qui reproduit la toute première poupée datant de 1959… Mais rassurez-vous, « dans cette exposition, la scénographie vivante et ludique permet de pallier la frustration de ne pas pouvoir jouer. »

Bref, vous avez là une exposition ludique, mêlant divertissement et culture, où vos enfants devraient avoir les yeux qui brillent devant une telle caverne d’Ali Baba. Et si la frustration est trop forte, sachez que des visites, ateliers, conférences, lectures et spectacles sont également au programme !

2 déc au 12 fév, Hôtel Départemental des Expositions du Var, Draguignan. Rens: hdevar.fr

photo : visuel exposition La fabuleuse histoire des jouets, HDE Var © Département du Var

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