Utopies lucides : la force du récit

Utopies lucides : la force du récit

Temps forts de ce début d’année, le réseau de lecture publique de Dracénie Provence Verdon Agglomération (DPVa) propose l’événement Quand le roman voit la nature en grand, articulé autour de rencontres, lectures et autres rendez-vous conviviaux en compagnie des auteurs jeunesse Isabelle Renaud et Xavier-Laurent Petit.

La majorité d’entre nous, du moins je l’espère, ont étudié à l’école des romans de science-fiction comme Farenheit 451 de Ray Bradbury ou 1984 de George Orwell. S’il est une chose qui rassemble ces ouvrages, c’est bien la dimension dystopique de la société dans laquelle s’installent les intrigues. Lancée récemment par les éditions Glénat, en collaboration avec le collectif citoyen On est prêt, la collection du même nom #onestpret souhaite s’éloigner de ce type de représentations pour incarner de « véritables utopies lucides« , explique le collectif, en racontant des histoires drôles, inspirantes, émouvantes, intimement liées aux prises de conscience écologiques de notre siècle. Bref, penser des récits imaginant une société plus juste et durable dans laquelle nous aurions plaisir à vivre. Un mouvement qui s’inspire du Britannique Rob Hopkins, initiateur du mouvement international des villes en transition, et auteur de l’ouvrage Et si… on libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons ?

Certes cela peut paraître naïf à certains, mais alors que l’adulte a les « bagages », le recul nécessaire pour tirer les leçons d’un récit dystopique, cette collaboration insiste sur le fait que ce type de narration anxiogène pourrait paralyser l’action citoyenne des plus jeunes au lieu de la motiver. L’idée centrale de cette action est que le « langage crée une réalité« , que nos modes de vie occidentaux particulièrement destructeurs sont le résultat de récits collectifs et de croyances orchestrés par ceux que la surconsommation arrange, notamment par le biais de la publicité – secteur qui dépense 31 milliards d’euros par an en France ! Une réflexion qui s’organise autour des artistes, des « raconteurs d’histoires », qui peuvent montrer – à l’instar des publicitaires – ce vers quoi nous devons aller, ce que pourrait être le monde de demain, et pas seulement ce que l’on doit fuir…

Cette collection est destinée essentiellement aux pré-ados et ados, car ce sont eux qui vont « essuyer les plâtres » que leurs parents, grands-parents, tontons, tatas leur ont laissés en héritage depuis maintenant plus d’un siècle. C’est pourquoi le réseau de lecture publique de l’agglomération dracénoise a choisi de mettre à l’honneur cette collection #onestpret, en invitant l’autrice Isabelle Renaud, qui donne un parfait exemple du concept avec son ouvrage Le buzz de l’abeille, et pour les plus jeunes, la série Les Histoires Naturelles, mélange d’aventure, de récit initiatique, d’écologie et d’histoire, qui a été choisie. Le romancier invité Xavier-Laurent Petit, à l’origine de cette série illustrée par Amandine Delaunay, s’inspire à chaque tome de faits réels pour éveiller la curiosité de son jeune lectorat aux différentes manières qu’ont les humains d’habiter le monde.

Rendez-vous du 1er au 11 février, dans les médiathèques de Draguignan, du Muy, de Lorgues et d’Ampus pour des rencontres et lectures avec les auteurs, mais aussi des balades naturalistes et des ateliers, et partir à la découverte d’albums et de romans engagés qui remplacent les héros en collants par des héros du quotidien.

1er au 11 février, médiathèques Draguignan, Le Muy, Lorgues, Ampus. Rens: mediatheques.dracenie.com

photos: Isabelle Renaud © DR / Xavier-Laurent Petit © Marige Ott