Orson Welles en majesté

Orson Welles en majesté

Dans le cadre de la saison de Tout l’Art du Cinéma, l’Institut Audiovisuel de Monaco projette Falstaff, le chef d’œuvre d’Orson Welles, le 28 février au Théâtre Princesse Grace.

« Quand il réalise son premier long métrage, à moins de trente ans, Citizen Kane, devenu un film culte, Orson Welles a déjà signé des mises en scène de théâtre des œuvres de Shakespeare, a déjà joué sur les planches, écrit des romans policiers et semé la panique dans les familles américaines en faisant croire à l’arrivée des Martiens avec son adaptation radiophonique de La guerre des mondes (…) Mais c’est sans doute le théâtre de Shakespeare qui habite le cœur de son œuvre, dont Falstaff (1966), remodelage de plusieurs tragédies du dramaturge, représente le plus parfait aboutissement« , explique Jacques Kermabon, programmateur à l’Institut Audiovisuel de Monaco, aux côtés de Vincent Vatrican, et critique de cinéma. C’est en 1965, entre Le procès et Une histoire immortelle, que celui qui a lutté jusqu’à son dernier film contre les studios pour conserver son « final cut », sans toujours y parvenir hélas, réalise ce qui demeure son film préféré et l’un des plus aboutis, Falstaff, adapté de plusieurs pièces de Shakespeare (Henry IV, Richard II, Henry V, Les joyeuses commères de Windsor) et de Chroniques d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande de Raphael Holinshed.

Le personnage principal John Falstaff — devenu Jack chez Welles —, voleur de grand chemin, ami du bon vin et de la bonne chère, est le compagnon de route et de débauche du Prince de Galles, Hal, fils d’Henry IV. Mais la situation politique se dégrade dans le royaume. Devenu roi sous le nom d’Henry V, Hal écarte Falstaff qui voit alors disparaître ses rêves de pouvoir… Se sentant très proche de son (anti)héros, le cinéaste disait : « Pour moi, c’est l’un des seuls personnages de la littérature dramatique qui soit fondamentalement bon. Sa bonté est essentielle, comme le pain, comme le vin« . À l’affiche, aux côtés d’un Orson Welles encore une fois épatant dans le rôle-titre, se côtoient, entre autres, Jeanne Moreau, John Gielgud, Marina Vlady et Margaret Rutherford. La première du film eut lieu en mai 1966 au Festival de Cannes où il obtint le Prix du 20e anniversaire ! L’occasion est belle de revoir Falstaff sur grand écran.

28 fév 20h, Théâtre Princesse Grace, Monaco. Rens: toutlartducinema.mc
Falstaff © DR