
28 Fév Bertrand Belin, l’énigmatique
« Vivre est un métier« , glisse au détour d’une chanson Bertrand Belin, auteur-compositeur devenu incontournable sur la scène musicale française. A l’occasion de la sortie de son 7e album Tambour Vision, ce bourreau de travail entame une tournée pop et psychédélique qui fera un crochet par Draguignan et Cannes, très prochainement.
Si Bertrand Belin s’inscrit dans la veine d’Alain Bashung, d’Hubert-Félix Thiéfaine et autres Philippe Katerine, il n’en demeure pas moins inclassable, à l’instar de ses illustres confrères. Son œuvre est tiraillée entre influences contemporaines et résidus du New-York des 60’s et des 70’s, tels Alan Vega, Talking Heads, Alex Cameron, Art Feynman…
Son dernier opus, Tambour Vision, est une ballade fantastique pleine d’ironie poétique, un album libre, une mixture hybride de pop francophone subversive. Il est le fruit d’un artiste vecteur d’émotions, au langage singulier et existentialiste. Le projet est né durant la pandémie, aux côtés de Thibault Frisoni, expert en synthétiseurs, instrument tout en contrastes, sonore comme sémantique. Le tout ciselé par les arrangements de Renaud Letang, amoureux d’une électro-pop teintée de jazz et de rock old-school.Tambour car c’est l’instrument de percussion le plus fort, Vision puisqu’il s’agit d’un terme chargé d’heures de gloire, au cours de notre siècle avide de technologies et de nouveautés.
« Je suis une machine à traiter mes obsessions« , affirme Bertrand Belin : son œuvre traite de ses propres névroses, lesquelles sont universelles. C’est pourquoi cet album appelle à la cohésion, au rassemblement. Pour cela, les mots sont réduits à leur substantifique moelle, sublimés, affranchis de leur perspective originelle. Chanteur ténébreux au timbre de voix mat, Bertrand Belin est un ovni dans le paysage musical français, énigmatique dans son costume de musicien pop.
17 mars 20h30, Théâtre de l’Esplanade, Draguignan. Rens: theatresendracenie.com
8 avr 20h30, Palais des Festivals, Cannes. Rens: palaisdesfestivals.com
Bertrand Belin © Edgar Berg