Plaidoyer pour la liberté

Plaidoyer pour la liberté

Il est de ces femmes dont la vie entière a été dédiée à la cause féministe et qui par leur seule détermination ont permis des avancées sociales et juridiques majeures. Gisèle Halimi est de celles-ci.

Née en Tunisie à la fin des années 20, elle quitte son pays pour embrasser une carrière d’avocate en France. La suite, beaucoup la connaissent : ses combats en faveur de l’avortement, pour faire reconnaître par la loi le viol comme un crime, pour la parité entre hommes et femmes, feront d’elle l’une des figures féministes et anticoloniales les plus connues de France. Jean Chollet s’est emparé de ce destin hors du commun pour mettre en scène l’avocate française dans Une farouche liberté, adaptation du livre éponyme co-écrit par Gisèle Halimi elle-même et la journaliste Annick Cojean. Dans cette série d’entretiens, l’avocate se raconte avec entrain et générosité, heureuse que son parcours inspire les femmes des générations à venir tout en les mettant en garde : le combat n’est pas terminé et l’égalité entre femmes et hommes loin d’être acquise.

Pour cette adaptation au théâtre, c’est la comédienne Sylvie Boivin qui a été retenue par Jean Chollet pour se glisser dans la peau de l’avocate française. Choisie pour « sa capacité permanente à s’indigner« , son énergie transparaît dans chacun de ses gestes et de ses mots pour faire passer le message si important qu’a porté Gisèle Halimi tout au long de sa vie. La scénographie est volontairement dépouillée : dans un studio noir, on retrouve trois accessoires emblématiques de l’avocate qui racontent aussi trois moments différents de sa vie. La valise pour la femme qui a voulu quitter sa famille et son pays pour sortir de « la malédiction de naître femme« , la robe d’avocate pour cette profession à laquelle elle s’est vouée corps et âme, puis le micro qui symbolise son entrée en politique et son combat pour le changement des lois en faveur des femmes.

À une époque où la question du droit des femmes à disposer de leurs corps est toujours (malheureusement) d’actualité, Gisèle Halimi reste un exemple et source d’inspiration pour la nouvelle vague féministe, bien décidée, elle aussi, à reprendre le flambeau et continuer le combat.

24 mars 20h45, Espace Comedia, Toulon. Rens: espacecomedia.com
Gisèle Halimi © Sarkis Ohanessian