Bouleversant Taqqi

Bouleversant Taqqi

Quand j’ai vu que Les Yeux de Taqqi était à l’affiche du Théâtre de la Licorne à Cannes en mars, j’ai tout de suite demandé à en écrire la chronique. Car ce spectacle, auquel mon fils et moi avions assisté il y a un petit peu plus de 3 ans, nous avait bouleversés…

La Cie Paname Pilotis signe avec Les Yeux de Taqqi, adapté d’un conte Inuit (La légende du Narval), un bijou de spectacle de marionnettes d’une beauté étourdissante, nommé aux Molières 2020 dans la catégorie Jeune Public. L’auteur Frédéric Chevaux raconte ici l’histoire de Taqqi, un jeune orphelin aveugle qui « veut voir, veut savoir, veut pouvoir« . Il vit avec sa sœur Siqiniq chez leur grand-mère acariâtre. Celle-ci voit d’un mauvais œil la présence du garçon dans son foyer. Il n’est pour elle qu’un infirme, incapable de se débrouiller seul… Une bouche de plus à nourrir… C’est à la suite d’un mauvais tour de la vieille femme que Taqqi part pour un long voyage initiatique à travers le Grand Nord, jusqu’aux falaises du Groenland.

Entre rêve et réalité, fantasmagories et territoires invisibles, on se laisse transporter par la spiritualité de ce peuple inuit, les paysages glacés, les jeux de lumière, mais aussi les rencontres avec un poisson argenté ou les oiseaux facétieux. Soulignons la prouesse des comédiennes/marionnettistes qui manipulent à vue et avec précision pour nous faire vivre les aventures du vaillant petit explorateur. Ombres chinoises, chant traditionnel et musique électro, papiers et tissus aériens, rien n’est laissé au hasard. Préparez-vous à suivre avec enchantement le périple de ce jeune garçon qui retrouvera la vue après un long voyage merveilleux, teinté d’humanité et d’entraide. Un conte pour petits et grands, à savourer avec des yeux d’enfants.

11 mars 10h30, Théâtre de la Licorne, Cannes. Rens: cannes.com

photo : © Lionel Blancafort