Patrice Leconte, ou le cinéma d’auteur… populaire

Patrice Leconte, ou le cinéma d’auteur… populaire

Jusqu’au 14 mars, la Cinémathèque de Nice – désormais installée au cœur du complexe Megarama – fait un zoom sur le cinéma de Patrice Leconte, avec une programmation de films emblématiques et une rencontre avec le cinéaste.

Passé par la bande dessinée – 5 ans au journal Pilote avec Gotlib et son équipe –, puis par l’IDHEC, Patrice Leconte a fait ses classes derrière la caméra en réalisant de très nombreux clips, avant de se lancer dans le grand bain des longs métrages avec Les vécés étaient fermés de l’intérieur, qui réunissait le duo Coluche et Jean Rochefort. À défaut d’avoir obtenu le succès escompté, le film a permis de découvrir une nouvelle forme d’humour décalé. Plus tard, les deux premiers opus des Bronzés furent d’énormes succès publics, apportant à Patrice Leconte une belle notoriété et une grande popularité. Comme il le raconte dans le remarquable documentaire réalisé par Sébastien Labadie, Patrice Leconte, juste une mise au point, c’est à la demande du formidable producteur qu’était Christian Fechner, que le cinéaste a amorcé un virage spectaculaire vers le polar classique, pour Les spécialistes avec Gérard Lanvin et Bernard Giraudeau. Le cinéaste a souvent démontré qu’il savait choisir des castings marquants : Johnny Hallyday-Jean Rochefort dans L’homme du train, Daniel Auteuil-Dany Boone dans Mon meilleur ami, Sandrine Bonnaire-Fabrice Luchini dans Confidences trop intimes, et même Belmondo-Delon dans Une chance sur deux, également avec Vanessa Paradis, sans oublier la belle idée d’associer Jean-Pierre Marielle, Philippe Noiret et Jean Rochefort dans Les Grands ducs !

Plus récemment il a confié à Gérard Depardieu le rôle de Maigret. Dans l’attrayante sélection proposée à la Cinémathèque, l’occasion est belle de revoir Le mari de la coiffeuse, avec Jean Rochefort, Anna Galiena et Michèle Laroque, Tandem, avec celui formé par (encore et toujours) Jean Rochefort et Gérard Jugnot, Tango, porté par Philippe Noiret, Thierry Lhermitte, Richard Bohringer et Carole Bouquet, mais aussi Monsieur Hire, avec un étonnant Michel Blanc à contre-emploi. Bien sûr, Ridicule également à l’affiche, César du meilleur film et de la meilleure réalisation, avec Fanny Ardant, Charles Berling, Bernard Giraudeau, Judith Godrèche et… Jean Rochefort, qui dira de ce film : « C’est un western où les mots d’esprit remplacent les colts. »

La projection de La fille sur le pont, qui réunit Vanessa Paradis et Daniel Auteuil (César du meilleur acteur en 2000), sera le grand moment de cette programmation, puisqu’il sera projeté le 4 mars, à l’issue d’une rencontre avec Patrice Leconte. À noter enfin, une carte blanche accordée au cinéaste qui pour sa part, a choisi The Big Lebowski, la comédie grinçante des frères Coen, et il a rudement bien fait !

Jusqu’au 14 mars, Cinémathèque de Nice. Rens: cinematheque-nice.com
photo: Patrice Leconte © Bertrand Guay