L’Huître, ou quand le piège se referme

L’Huître, ou quand le piège se referme

L’Huître, un classique du théâtre de boulevard de Didier Caron, mais dont on ne se lassera jamais, fait la tournée des scènes niçoises. La Strada a interviewé Annie Montoya, sa metteuse en scène.

Un jeune retraité se met en tête que sa femme le trompe et décide de la rendre jalouse. Pour cela, il fait appel à une jeune comédienne sexy. Évidemment, rien ne se passe comme prévu. Des quiproquos, des situations délicates et des dialogues d’un autre monde sont au menu. On rit beaucoup, on passe un bon moment en compagnie des comédien.ne.s Déborah Bolender, Michel Rebido, Orlane Issico et Luc Bonnifay, et cela fait du bien !

« Annie Montoya, vous êtes la metteuse en scène de la pièce de théâtre de Didier Caron, l’Huitre. Pourquoi avoir choisi cette pièce en particulier ?
Orlane Issicovet et Michel Rebibo avaient commencé à travailler sur une pièce dont j’assurais la mise en scène, mais qui n’a pas pu aboutir. D’un commun accord, nous en avons cherché une autre que nous avons souhaité comique, ce dont nous avions besoin après les deux années difficiles que nous avons passées. Didier Caron est le digne successeur de l’écriture de Jaoui Bacri. Il n’est jamais vulgaire, il sait provoquer des rebondissements, et ses jeux de mots sont à la hauteur d’un bon vaudeville ainsi que son rythme sur scène. Quatre personnages, évidemment, c’est l’idéal pour bien travailler un texte. L’huître a immédiatement été validée par mes comédien.nes.

Vous êtes la fondatrice des Ateliers de Tania. Qui était Tania Balachova ? En quoi consiste sa méthode d’apprentissage dont la réputation dans le milieu du théâtre ne semble plus à faire ?
Merci de me permettre, par cette question, de vous parler de Tania Balachova. Je vais essayer d’être succincte, car on pourrait écrire et en parler pendant des heures. J’ai eu l’immense privilège d’être son élève.  Tania Balachova a créé, en se fondant sur les indications du dramaturge Stanislavsky, une méthode pédagogique basée sur des exercices spécifiques (dont on ne voit pas immédiatement l’utilité… et pourtant !!!). Tania Balachova a démontré que dans le jeu d’un acteur, les mots n’avaient pas d’importance, mais ce qui comptait, c’était les « humeurs » universelles et intemporelles. Pour Tania Balachova, les mots servaient à la compréhension de la totalité de la pièce et particulièrement à construire les personnages en fonction de ce qui était dit sur eux ou ce qu’ils disaient eux-mêmes. Elle propose une formation d’acteurs, complète avec d’autres cours comme la lecture, l’improvisation, le cabaret, l’expression corporelle. Beaucoup de grand(es)s act(rice)eurs ont suivi sa fameuse méthode comme Robert Hossein, Josiane Balasko, Raymond Devos, Jean-Louis Trintignant, Pierre Arditi, Sylvie Joly… Le comédien américain, Lee Strasberg, a suivi également sa méthode qu’il a reproduite dans sa célèbre école d’art dramatique, l’Actors Studio, aux USA où seront formé.es Marlon Brandon, Elizabeth Taylor, James Dean et bien d’autres.

Cette année, j’organise dans le village de Saint-Coulomb (Bretagne) où Tania repose, le cinquantenaire de son décès. Le 4 août 2023, la mairie, des proches et les médias seront présents à cette commémoration. Je lance un appel à ses ancien.nes élèves, connu.es ou non pour se joindre à nous. J’ai déjà reçu quelques réponses affirmatives pour cet évènement durant lequel j’offrirai un buste de Tania Balachova car je suis également sculptrice.

Comment avez-vous choisi vos comédien.nes pour cette pièce ?
Comme je le dis plus haut, deux de mes comédien.nes eux étaient déjà bien formé.es pour pouvoir se produire sur scène, et tous les deux correspondaient parfaitement aux rôles. Pour les deux autres personnages, je les connaissais déjà, l’une pour avoir suivi mes cours de formation selon la méthode de Tania à l’Espace Magnan, le second, pour l’avoir mis en scène dans « la famille Hernandez. Ils correspondent vraiment tous parfaitement à leurs rôles respectifs. Une distribution que j’apprécie vraiment.

D’autres projets de mise en scène ?
Oui, j’hésite entre plusieurs pièces, signe que je n’ai pas encore eu le même coup de foudre que pour L’Huître, je cherche donc encore…mais j’ai des projets de formations avec des théâtres qui ont apprécié notre travail. Pour l’instant, je ne peux pas en dire plus. »

10, 11 & 12 mars, Théâtre de la Traverse, Nice. Rens: theatredelatraverse.com
1er & 2 avril, Théâtre de l’Eau Vive, Nice. Rens: theatredeleauvive.com
26, 27 & 28 mai, Théâtre du Phoenix, Nice. Rens: theatreduphoenix.fr