Grande musique… pour grandes histoires

Grande musique… pour grandes histoires

Deux rendez-vous attendent le public qui aime qu’on lui raconte des histoires… en musique ! Le premier, à Monaco, l’entrainera sur les traces d’Ulysse et de L’Odyssée, le second, à Cannes, fera revivre l’inaltérable conte de Serge Prokoviev, Pierre et le Loup.

Le pianiste de jazz Paul Lay le révèle, il est habité depuis longtemps par ce récit d’initiation et d’aventures qu’est L’Odyssée. « Quand j’étais enfant, je me souviens avoir lu et relu une version simplifiée de L’Odyssée. J’étais fasciné par ce monde fantastique, habité par des dieux et des humains aux noms magiques, capables de déchaîner les éléments, de rompre le ciel et de soulever la mer. En grandissant, je me suis ouvert aux multiples niveaux de lecture que recèle cette œuvre« , raconte le musicien qui propose sa version revisitée en musique de ce récit mythologique. Il y voit, dans son oralité mouvante, un parallèle avec l’improvisation : « Ces paroles nous sont parvenues, fixées sous la forme de vers par la puissance poétique d’Homère. Mais c’est bien la variation, au fondement de la tradition orale, qui les sous-tend, comme dans la musique de jazz, qui continue à se transformer, même une fois enregistrée. » Invité par l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, le musicien s’est associé à Masha Makeïev qui livrera sa conception du récit et des textes en écho aux créations du pianiste et de ses deux complices, le contrebassiste Matyas Szandai et le batteur Donald Kantomanou.

Il avait suffi d’une semaine pour que le génial Serge Prokoviev compose Pierre et le loup en 1936, à la demande de la directrice du Théâtre National de Moscou qui voulait que les enfants découvrent les instruments de l’orchestre. Le beau Serge n’en était pas à son coup d’essai puisqu’il avait déjà mis en musique Le vilain Petit canard d’Andersen. Mais cette œuvre symphonique avec récitant est un chef d’œuvre du genre : un récit universel, avec des oppositions marquées, une morale presque écologique et une musique à la fois simple et complexe, dont chacune des mélodies représentant un instrument s’inscrit facilement dans les esprits. Pour preuve, l’œuvre rencontre toujours la même adhésion chez son public presque 100 ans plus tard. Pour ces représentations à Cannes, qui proposent à la fois des horaires scolaires et tout public, l’Orchestre national de Cannes a fait appel comme récitant au jeune comédien Felix Barras, actuellement étudiant à l’ERACM, ainsi qu’à l’illustrateur Paul Cox, dont l’œuvre graphique aux couleurs vives, aux traits simples séduira certainement tout le monde.

L’Odyssée: 16 avril 15h, Auditorium Rainier III, Monaco. Rens: opmc.mc
Pierre et le loup: 20 avr 10h & 15h, 23 avr 11h, Auditorium des Arlucs, Cannes. Rens: orchestre-cannes.com

photo: Paul Lay © Sylvain Gripoix