Yom descend du songe

Yom descend du songe

Clarinettiste virtuose et compositeur, Yom se réinvente de projet en projet. Au Carré Sainte-Maxime, il présentera en quartet son dernier projet : Célébration.

Il y a quelques années, on le découvrait métamorphosant la musique klezmer et les traditions yiddish: une clarinette tourbillonnante, souvent stridente et une énergie contagieuse. On le redécouvre ici, méditatif, avec un son bien plus suave, caressant le grave de l’instrument, s’inspirant davantage des traditions orientales, bulgares ou ottomanes. 

Célébration, c’est le nom de ce nouveau spectacle, mûri depuis un peu plus de deux ans, qui nous entraine dans une longue coulée musicale ininterrompue, une respiration qui pendant une grande heure enchaine les climats, les tempos et les sonorités. Il a été imaginé alors que le musicien était sur le point d’avoir un enfant, composé dans une ambiance et à des moments bien particuliers: aux petites heures du matin, sur un piano droit, avec la sourdine pour ne pas réveiller la future mère, dans ce silence serein, solitaire et attentif qui précède un si grand changement de vie. Voici donc l’artiste qui délaisse son principal instrument pour concevoir (c’est le mot qui convient pour cette période émouvante) une musique qui a pas mal évolué depuis qu’elle est présentée en public. 

Sur scène, bien sûr Yom retrouve sa clarinette: le piano est confié au magnifique Léo Jassef, la basse à Simon Drappier et la batterie à Nicolas Fox. Et malgré cette spiritualité vibrante et contenue, la virtuosité n’est pas absente: des passages entiers sont joués en arpèges successifs, déroulés en souffle continu comme une transe douce qui vous ramène au centre si elle ne vous tourne pas la tête.

7 avr 20h30, Carré Sainte-Maxime. Rens: carre-sainte-maxime.fr

photo: Yom – 2019 © Arno Weil