God save the queer

God save the queer

Quelques semaines avant le grand raout cannois, un autre cinéma se dévoile à Nice, du 6 au 15 avril. Les Rencontres Cinématographiques In&Out, festival du film queer, célèbrent 15 ans de projections, de rencontres, de festivités… 15 ans d’engagement et de militantisme !

15 ans… Pensez à vos 15 premières années, à tout ce que vous avez pu et dû apprendre durant cette période. Pensez aux expériences, aux rencontres, que vous avez faites. Pensez à la masse des accomplissements qui ont été les vôtres durant ce laps de temps. À présent, tentez d’imaginer ce que 15 années d’expériences, de développements, de tentatives, de réussites et d’échecs représentent pour un festival. Tentez d’imaginer à quel point le chemin n’a pas été simple, à quel point la maturité ne fut jamais aussi proche, tout comme l’idéal qui avait motivé le projet. Imaginez tout cela et constatez le chemin parcouru par les Rencontres Cinématographiques In&Out, créées par Benoit Arnulf et son association Les Ouvreurs.

L’événement entre dans l’âge paradoxal de l’adolescence, un âge où l’affirmation des goûts s’accompagne d’une certaine confiance en soi, un âge où les choix deviennent plus sûrs tout en étant éclectiques. C’est ainsi que, dans une volonté de découverte et d’ouverture, se tiendra ce 15e festival du film queer de Nice, du 6 au 15 avril en divers cinémas et lieux niçois. Parmi les temps forts, deux rétrospectives et masterclasses : celle, en ouverture, de Yann Gonzalez — cinéaste, producteur et précurseur ayant construit une esthétique fantasmagorique singulière et puissante, nourrie du cinéma de genre — et, en clôture, celle d’Émilie Jouvet — cinéaste, productrice et photographe, une créatrice indépendante qui questionne les normes sociales et sexuelles à travers ses productions. Tous deux participent à l’aventure In&Out depuis ses débuts ! Hommage sera aussi rendu à deux « indociles » du cinéma français: Paul Vecchiali — homme d’image iconoclaste et frondeur, tout à la fois critique, cinéaste, producteur de génie et figure centrale du cinéma indépendant français — et Guy Gilles — cinéaste atypique ayant creusé un sillon à l’écart des modes et courants, collaborateur de Jacques Demy, Agnès Varda ou encore Claude Lelouch.

Un programme intitulé Short en Queer – magnifique jeu de mots et trait d’esprit – proposera un corpus de courts-métrages ayant pour point commun de traiter du sujet queer, tandis qu’un panorama des meilleures productions cinématographiques Queer mondial sera projeté aux cinémas Rialto et Le Belmondo. Des documentaires seront également à l’affiche dans plusieurs autres lieux niçois, ainsi que des séances replay de films trop vite retirés de l’affiche ou de classiques à redécouvrir sur grand écran.

L’exposition In&Out X Le Dojo, présentera quant à elle, durant tout le festival, des photographies de Romy Alyzée et de Jérémy Piette, des courts métrages d’Émilie Jouvet, Jérémy Piette et Romy Alyzée, des dessins originaux de Maxime Parodi autour du cinéma, des ready-made de Tibo, ainsi que des affiches hommage au cinéma queer et planches du dernier album de Quentin Zuttion.

Présenter et détailler l’intégralité du programme du festival étant quasiment impossible, à moins d’en faire un bouquin, sachez qu’au total, 43 projections dont 14 avant-premières sont au programme, du 6 au 15 avril prochain. De quoi (re)découvrir un cinéma inventif, intelligent, militant.

6 au 15 avr, Cinémathèque de Nice, Cinémas Rialto et Le Belmondo, Villa Arson, Dojo, Librairie Vigna. Nice. Rens: lesouvreurs, FB rencontresinout

photo: Un Couteau Dans Le Cœur de Yann Gonzalez © In&Out Nice