Les arts en fleurs à Six-Fours

Les arts en fleurs à Six-Fours

Le Pôle Arts Plastiques est mort, vive le Carré d’Arts ! Pour célébrer cette évolution, la ville de Six-Fours accueille, en sa Maison du Cygne, une exposition de l’artiste polonais Marek Szczesny.

« Comme le papillon né de la chrysalide, le Pôle Arts Plastiques devient désormais le Carré d’Arts« , indique Jean-Sébastien Vialatte, Maire de Six-Fours-les-Plages. « Plus qu’un simple changement sémantique, c’est un acte fort qui traduit notre détermination et notre engagement de proposer des expositions de grande qualité dans les différents lieux. » Quatre sites pour un Carré d’Arts tout beau, tout neuf: « la batterie du Cap Nègre, l’espace Jules de Greling, la Maison du Patrimoine-François Flohic et la Maison du Cygne que nous venons de rénover pour lui donner des conditions muséales. » Implantée au cœur du bucolique bois de la Coudoulière, cette dernière hébergea autrefois la société des Tuileries Romain Boyer, fondée en 1900. Réhabilitée à la fin des années 90 par la municipalité après avoir été laissée à l’abandon durant près de trois décennies, la Maison du Cygne, aujourd’hui classée Centre d’Art et Jardin remarquable, est devenue en 2001 un lieu de rencontre et d’échange, où le fameux jardin de sculptures côtoie des événements liés à l’environnement, à l’éducation, à la culture en général et aux arts plastiques en particulier. Un nouveau lifting qui offre des conditions idéales pour accueillir une succession d’artistes choisis en partie par l’artiste Gilles Altieri, ex-directeur et fondateur de l’Hôtel des Arts ou encore de la Galerie du Canon à Toulon, désormais conseiller artistique de la Maison du Cygne.

Sans titre, 2015, huile sur toile, 220 X 170 cm © Marek Szczesny

Et ça commence en ce printemps 2023, avec l’exposition de Marek Szczesny, visible jusqu’au 11 juin. Né à Radom en 1939, l’artiste polonais a fait partie d’un groupe d’artistes du club d’étudiants Zak de Gdansk, à la fin des années 60 ; il y réalise des affiches et expose ses premières œuvres. En 1978, il quitte la Pologne pour la France, qui incarne à ses yeux le pays de l’art et de la liberté. Pourtant son intégration n’est pas aisée, et il enchaîne les jobs alimentaires avant de pouvoir vivre de sa peinture. Lauréat de la Fondation Ford en 1980, il recevra entre 1996 et 2008 pas moins de 4 bourses américaines : les fondations Edward Albee, Pollock-Krasner et Adolph & Ester Gottlieb à New York, ainsi que le Bemis Center à Omaha – Nebraska. Un parcours sinueux qui aura sans doute influé sur son art: « La peinture de Szczesny ne doit pas s’appréhender sous un angle purement formel. Elle traduit avant tout une force morale et éthique, ainsi qu’une grandeur tragique, même dans les pièces les moins figuratives« , indique Gilles Altieri. « Sa puissance dramatique s’exprime par des moyens purement picturaux, telle sa façon inimitable de tracer des lignes brutales et accidentées, ou de plaquer sur la toile un grand morceau de papier déchiré. De même l’utilisation d’une palette de couleurs volontairement réduite à un vert sombre, un ocre rouge, un bleu, ainsi que le blanc et le noir omniprésents. » La beauté formelle n’est pas une valeur qui importe pour l’artiste: « Pas d’élégance à la française dans sa conception de la peinture. En montagnard, la seule voie qu’il emprunte, c’est la voie frontale. »

La droiture absolue est sa troisième exposition dans la région, après un passage au Centre d’Art contemporain de Toulon qui fermait ses portes à la fin des années 90, et un autre en 2002 à l’Hôtel des Arts, dirigé alors par un certain Gilles Altieri…

Jusqu’au 11 juin, Maison du Cygne, Six-Fours. Rens: sixfourscarredarts.fr

photo Une: Maison du Cygne © FB Carré d’Arts Six-Fours

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