Récits de Syrie

Récits de Syrie

Après X-Adra et Y-Saidnaya, Ramzi Choukair conclut, à Châteauvallon et Anthéa, sa trilogie conçue à partir de récits d’anciens prisonniers et prisonnières du régime syrien, avec Palmyre, les bourreaux.

Située dans le désert Syrien, la ville Palmyre est d’abord connue pour ses ruines mais aussi tristement pour sa prison d’État, réputée pour être la plus dure du pays. Après 2011 et le début de la révolution syrienne, mais détruite en 2015 par les djihadistes de l’État islamique, le régime y emprisonnait les manifestants et opposants.

Aujourd’hui libérés, les victimes prennent la parole et témoignent sur ce qu’ils ont subi sous le régime de Bachar Al-Assad. C’est le cas de Fadwa Mahmoud, enfermée dès 1992 et arrêtée par son propre frère, haut gradé des renseignements. Ce même frère qui montera un dossier d’accusation contre Riyad, étudiant turc condamné à perpétuité. Autant d’histoires qui constituent le point de départ de la création de Ramzi Choukair, Palmyre, les bourreaux. Dernier volet d’une trilogie basée sur les récits et témoignages de militant.e.s et d’ancien.ne.s prisonnier.e.s du régime syrien, elle questionne sous un angle différent le rôle de la justice dans notre société.

L’histoire de Fadwa, Riyad et bien d’autres conduisent l’une à l’autre et se lisent comme dans les contes des Mille et une nuits. Sur scène, ce sont les victimes elles-mêmes qui livrent leur histoire, devenant à la fois personnages de théâtre et témoins d’une histoire vécue. Entre l’Europe et le Moyen-Orient, chacun d’entre eux racontent leurs souvenirs tout en se questionnant sur leurs rapports à leurs tortionnaires. Pour Ramzi Choukair, même si les bourreaux doivent être jugés et punis pour leurs actes durant cette période, « ils peuvent eux-mêmes devenir des victimes, piégés dans un système. » Le but de cette pièce est donc de témoigner de la violence du système à tous points de vue.

Bien que sombres, tous ces récits sont traversés par des instants d’humour, d’ironie et d’espoir, tout en rappelant à tous que la guerre peut réapparaître à tout moment…

28 mars au 1er avr 20h, Chateauvallon, Ollioules. Rens: chateauvallon-liberte.fr
4 & 6 avr 20h30, 5 avr 21h, Anthéa, Antibes. Rens: anthea-antibes.fr

photo: Palmyre, les bourreaux © Salvatore Pastore