Wonderful Town, un succès !

Wonderful Town, un succès !

L’opéra de Toulon a affiché complet, fin mars, lors des trois représentations du Wonderful Town de Bernstein, mis en scène par Olivier Benezech, et déjà présenté en 2015 sur la Rade, avec les mêmes ovations.

On a retrouvé sur scène Jasmine Roy, dans le rôle de l’écrivaine Ruth Sherwood, et Maxime de Toledo, séduisant Robert Baker, éditeur, épris de celle-ci… Johann Nus a assuré la chorégraphie et Luc Londiveau la scénographie. Quant à Larry Black, réputé chef d’orchestre américain, il dirigea comme en 2018, et avec enthousiasme, la célèbre comédie musicale américaine inspirée de la pièce de théâtre My sister Eileen de Joseph Fieds et Jerome Chodorov, sur la musique composée par Leonard Bernstein. Une joyeuse lettre d’amour à la ville qui ne dort jamais, New York.

Wonderful Town est en fait une histoire simple, une histoire d’amour… L’amour de New York, Big Apple, qui fait rêver et fantasmer, cité mythique où l’espoir d’y réussir rappelle ce rêve qu’était de « monter à Paris » pour les provinciaux français autrefois ! Bien décidées à conquérir New York, deux sœurs Ruth et Eileen Sherwood, pleines d’espoir et certes un peu candides, quittent leur Ohio natal dans l’espoir de « percer » et d’y faire carrière… L’une veut danser, être comédienne, l’autre est écrivaine, chacune est convaincue de son talent. Leur audace, leur énergie, leur ténacité alterneront avec désillusions… Mais il semble qu’une bonne étoile veille sur elles…

« Pour cette création française de Wonderful Town, nous sommes partis sur une proposition claire et nette : pas de recours au système du « rétro ». Bernstein n’est pas Gershwin, et l’auteur de West Side Story a toujours évolué dans son présent, y compris même avec une certaine urgence sociale« , explique Olivier Bénézech. « L’une des minorités était à l’époque composée par des Portoricains. Aujourd’hui, la langue espagnole est devenue officielle et plus parlée que l’Anglais. Porto Rico est intégré aux USA, et l’un des « kings » de Broadway est portoricain. Big Apple n’est pas seulement la ville qui ne dort jamais, mais aussi la cité de l’éternel recommencement. NYC bouge, se détruit, se reconstruit, s’adapte, se renouvelle dans une spirale où le mot FIN n’existe jamais. Il suffit de voir comment elle s’est remise de « l’apocalypse » du 11 septembre. Bernstein est parti d’un « existant » pour composer Wonderful Town : une pièce de théâtre et un film, My Sister Eileen, une gentille comédie des années 40. Mais il en a changé le titre : du prénom de la petite sœur qui vient essayer de « réussir » à NYC, Lenny impose un titre générique en référence à sa ville adorée. Celle-ci le lui a bien rendu, en baptisant de son nom la place située devant le Metropolitan Opera. Ainsi, en cette année de centenaire, notre hommage n’est pas de faire entrer le compositeur dans un Panthéon, mais de considérer qu’il est toujours parmi nous, dans sa ville, au milieu de son puissant et fort melting-pot, symbole de la réussite de Big Apple« , résume le metteur en scène.

Un succès renouvelé, un spectacle truculent, tourbillonnant, virevoltant, enlevé, applaudi par tous les spectateurs amateurs de comédies musicales. Bravo aux musiciens de l’orchestre et aux choristes dont certains tinrent un rôle de comédien et chanteur dans cette comédie. Notamment de policiers !

Prochain opéra avant la fermeture de la magnifique maison lyrique pour travaux : Carmen, du 30 avril au 5 mai.

photo: Wonderful Town © F Stéphan