On revient toujours à Bach

On revient toujours à Bach

Ces mots de la musicienne Mirella Giardelli attestent de l’importance du compositeur allemand, depuis près de trois siècles. Ce n’est pas pour rien que le Festival Play Bach revient chaque année, au printemps, à Draguignan.

Bach, Jean-Séb’ pour les intimes, c’est le taulier, le patron, le musicien vers qui l’on se tourne dès lors qu’il s’agit de poser les bases. Peu considéré de son vivant, il n’a cessé d’imprimer sa patte sur notre culture après sa mort. Dans la musique baroque bien sûr, et au-delà: je pense notamment au seul en scène barré d’Alexandre Astier, Que ma joie demeure, ou aux nombreux chorégraphes pour qui sa musique est source continue d’inspiration. D’ailleurs les spécialistes l’affirment: les rythmes de danse se nichent dans toute la musique de Bach… Créé en hommage au compositeur teuton, le Festival Play Bach s’est donc logiquement ouvert au fil des ans à d’autres périodes musicales, d’autres compositeurs, d’autres disciplines.

En atteste l’ouverture de cette édition, le 6 mai prochain, qui verra la chorégraphe Émilie Lalande et sa Cie (1)Promptu présenter Quatuor à corps pour Mozart. Après s’être intéressée à Saint-Saëns et Prokofiev, l’artiste, associée à Théâtres en Dracénie en 2023, s’est tournée vers Wolfang le surdoué autrichien – qui considérait Bach comme le « Père de la musique » ! – avec cette création familiale, pédagogique et interactive. Une partition géante est installée sur la scène, mais les notes ont disparu… Heureusement quatre danseurs en costumes baroques colorés, guidés par une comédienne-chanteuse, leur redonnent vie et invitent le public à « regarder » l’œuvre de Mozart comme il ne l’avait jamais entendue. « Je souhaitais approfondir mon écriture chorégraphique autour des instruments de l’orchestre. J’ai donc tout de suite pensé à l’œuvre de Mozart qui m’offre une palette incroyable en nuances et couleurs musicales.« 

Des nuances que l’on retrouvera tout au long du festival, notamment en compagnie de l’Ensemble Giocoso, dans un programme sur Les chefs d’œuvre de la musique baroque, accompagné par l’Ensemble vocal Opus 13, puis dans un autre autour de la relation musicale entre Bach & Vivaldi. Les deux hommes ne se sont jamais rencontrés. Pourtant, après avoir découvert les concertos du « Prêtre Roux », Bach les a lui-même transcrits, tant cette forme nouvelle offrait un lyrisme et une inépuisable vitalité rythmique. Chose que la chorégraphe Marie-Geneviève Massé, spécialiste de la danse baroque, a souhaité mettre en avant dans Les quatre saisons. Ce spectacle, qui entremêle des mouvements de concertos des deux compositeurs, bouclera le festival le 23 mai.

6 au 23 mai, Théâtre de l’Esplanade, Draguignan. Rens: theatresendracenie.com

photo: Quatuors à corps pour Mozart © J-C Carbonne