Faire, voir et vivre la danse

Faire, voir et vivre la danse

Créer la surprise, attirer des regards, éveiller des émotions dans les lieux où l’on s’y attend le moins : pour Lisie Philip, fondatrice de la Compagnie Antipodes, le défi a toujours été de porter la danse dans les espaces publics. Une volonté qui donne lieu depuis deux ans au Festival [Temps-Danse extérieur].

Durant trois jours, le 109, pôle de cultures contemporaines de la ville de Nice, lieu ouvert sur de grands espaces où la compagnie est en résidence permanente, mais aussi la Coulée Verte et la place de la Libération, en plein cœur de ville, accueilleront une dizaine de compagnies pour faire, voir et vivre la danse. 

Voir la danse, avec la création participative qui ouvre le festival : les élèves des ateliers de la Cie Antipodes, entourés de danseurs professionnels, fêtent Le Sacre du Printemps. Lisie Philip apporte sa vision personnelle de l’œuvre de Stravinsky et Nijinski qu’elle transforme en un rassemblement de générations unies pour inventer un autre futur. La programmation affiche ensuite un véritable éclectisme vers les multiples aspects de la danse contemporaine. On y retrouve la chorégraphe Johanna Henritius qui poursuit avec TOM Ext. son exploration autour du projet The Other Me. La Cie Acorps d’Art a opté pour un acte politique engagé : Sabbat met en avant l’engagement féministe. « Tremblez! Les sorcières reviennent! », disait le fameux slogan dans les années 70… La Cie Meraki, originaire de Marseille, explore pour sa part le Corps Minéral, tandis que Aca Cie questionne le rapport à l’autre issu de son handicap avec sa pièce Et Alors ?. S’interroger aussi sur la différence lorsque le corps vieillissant (floZif) rencontre le corps lourd (Glitter Butch) : en s’attachant les deux anatomies font naître de nouvelles Mouvance(s) s’inspirant de l’art japonais du Kinbaku. La Cie Antipodes a quant à elle opté pour le VJing avec la performance À fleur de corps

La danse en extérieur consiste aussi à s’approprier un lieu : une spécialité dont s’est emparée la compagnie parisienne Frichti Concept avec ses Virgules Chorégraphiques, ou la Cie Aulofée, qui adapte sa danse-voltige aux structures de jeux pour enfant. Il sera également question de voyages avec Kalo Taxidi (Bon voyage) de Nina Dipla, issue du Wuppertal Tanz Theater, et d’une danse née en extérieur, à savoir le hip hop, avec Prélude, créé à l’initiative de Kader Attou et de sa Cie Accrorap.

Le festival permettra aussi de vivre la danse avec plusieurs spectacles qui répondent à un dispositif interactif comme Les Karlotta de la Cie Roberte et Robert, qui entre en relation directe avec les spectateurs, ou Les Superbes de la compagnie nantaise Group Berthe, qui propose au public de devenir interprète. La Cie Naga a quant à elle pour objectif de faire rayonner les sourires en partageant ses Jeux. La toute jeune troupe insuffle depuis près d’un an une bouffée de joie dans l’espace niçois. 

Enfin, pratiquer la danse, c’est la vivre pleinement : avec Nina Dipla pour un stage à destination des professionnels, ou en famille avec un atelier parents-enfants proposé par Marie-Pierre Genovese et une session de gumboot avec la Cie Ayoba. Originaire d’Afrique du Sud, le gumboot mélange danse et percussions pour un moment de défoulement garanti. C’est d’ailleurs la Cie Ayoba qui assurera le final de ce festival avec Woza qui signifie Viens, une invitation à la danse !

12 au 14 mai, Le 109, la Coulée Verte, Place de la libération, Nice. Rens: compagnie-antipodes.com
photo: Prélude © Accrorap