Rave(rie)

Agoria © DR

Rave(rie)

À Nice, le 109 accueille Riviera Electro Festival (REF), les 9 et 10 juin. Une nouvelle édition réinventée, placée en prélude à l’été, au cours de laquelle on retrouvera notamment Agoria, pionnier de scène hexagonale.

« Festival boutique », nous indique-t-on, véritable session warehouse à la berlinoise, le REF convie créateurs et amateurs des musiques électroniques dans le décor industriel singulier des anciens abattoirs de Nice. Espace d’expression et d’échange autour de thématiques actuelles fortes, le festival accueillera également une table ronde podcastée, des ateliers, des expositions et des performances qui animeront les espaces intérieurs et extérieurs du site. Parmi les invités, le public pourra s’étourdir au son des jeunes talents Lüna et Aerea, de la techno dark et acid de la Lilloise, installée à Berlin, Justine Perry, de l’Italien Ivory, du teuton Marcel Dettmann, reconnu comme l’un des artistes les plus influents de la techno contemporaine, notamment associé à des lieux mythiques de la capitale allemande comme Berghain et Hard Wax, et Agoria !

S’il est aujourd’hui reconnu comme une icône de la techno française, c’est à seulement 17 ans que Sébastien Devaud, de son petit nom, faisait son premier DJ set dans un club lyonnais. Un échec… Il ne se doutait pas alors qu’une dizaine d’années plus tard, sa musique serait source d’inspiration pour quantité d’artistes, et qu’il lancerait en 2002 ce qui deviendrait l’un des plus importants festivals en France : les Nuits Sonores à Lyon. Également fondateur d’InFiné Music et Sapiens Records, auteur de 5 albums et d’un nombre impressionnant de maxis, Agoria montre, avec son tout dernier single Spacer (feat. Mooglie et Noémie), comment il a su utiliser les bases de l’électro pour mieux s’en éloigner. S’inspirant de la scène de Détroit, il y apporte une touche contemporaine, entre soul, pop et hip-hop. C’est en passant plusieurs saisons au micro d’une radio locale lyonnaise qu’il développera ce goût pour les autres musiques. Producteur, compositeur, mais pas que, son amour pour l’art en général l’entraîne dans de nombreuses collaborations : il compose la bande-originale du film Go Fast d’Olivier van Hoofstadt, puis celle de Lucky, du même réalisateur, il écrit la musique de documentaires et joue ses compositions pour la marque italienne Fendi à Milan. Dernièrement, il a sonorisé l’installation contemporaine immersive de l’artiste Philippe Pareno au fameux Tate Modern de Londres. Bref, le REF est l’occasion de (re)découvrir un monument français, et d’ouvrir la saison estivale avec de bonnes ondes.

9 & 10 juin, Le 109, Nice. Rens: nicemusiclive.fr
photo: Agoria © DR