Châteauvallon, l’été dansant

Châteauvallon, l’été dansant

La danse s’empare de la scène du célèbre amphithéâtre de Châteauvallon, pour l’édition 2023 de son Festival d’été, se positionnant ainsi au cœur d’une programmation lui permettant de faire rayonner sa diversité. Avec, en ouverture, rien de moins que l’une des compagnies de danse contemporaine parmi les plus prestigieuses du monde : le Nederlands Dans Teater (NDT), dès le 22 juin. 

Basé à La Haye, le NDT s’est imposé par ses choix audacieux. Avec plus de soixante ans d’existence et un répertoire qui compte à ce jour quelque 620 ballets signés des plus grands chorégraphes de la danse moderne, il se démarque par son excellence tant d’un point de vue technique que par sa créativité. En ce mois de juin, dans l’amphithéâtre de Châteauvallon, les émotions vont exploser au travers de deux pièces puissantes. The Big Crying de Marco Goecke réunit 19 danseurs vêtus de noir. Elle marque un moment fort de la vie du chorégraphe dans la mesure où cette pièce a vu le jour à la suite du décès de son père ; l’artiste a ce don merveilleux de pouvoir transcender les moments les plus sombres en une œuvre où triomphe la vie. C’est également un élément personnel de son existence qui a inspiré Bedtime Story à Nadav Zelner : le souvenir de certains rêves envahissants et leur persistance au petit matin. Le chorégraphe donne corps à ce moment éphémère en lui octroyant une vitalité extraordinaire. 

Rupture de style, une semaine plus tard, avec une double programmation qui propose une danse dont l’expression athlétique ne nuit en rien à sa poésie. La terrasse accueillera tout d’abord les Lignes de vie d’Antoine Le Menestrel. Le grimpeur a apporté ses lettres de noblesse à la danse de façade. Chaque représentation nécessite de s’adapter à l’architecture du lieu en compagnie de danseurs-traceurs qui explorent l’environnement à mains nues obligeant le spectateur à porter un nouveau regard sur ce qui l’entoure. En seconde partie de soirée, la Cie Accrorap de Kader Attou offrira Prélude, sa première création depuis son installation à la Friche la Belle de Mai à Marseille. 

Deux autres événements marqueront certainement la suite de l’été. C’est dans l’amphithéâtre de Châteauvallon qu’aura lieu la première mondiale de On achève bien les chevaux, création née de la rencontre entre le Ballet de l’Opéra national du Rhin, dirigé par Bruno Bouché, et les metteurs en scène Clément Hervieu-Léger et Daniel San Pedro. En s’inspirant du célèbre film de Sydney Pollack, se référant aux marathons de danse qui explosaient durant la crise de 1929, les trois artistes ont imaginé un spectacle de danse-théâtre qui, au-delà de l’œuvre présentée, interroge sur l’essence même du spectacle vivant. Enfin, le chapitre estival s’achèvera par une série de six représentations réunissant l’académie équestre de Versailles de Bartabas avec l’orchestre et le chœur de l’Opéra de Toulon. Cette création inédite sur le Requiem de Mozart résonne d’ores et déjà comme la promesse d’un enchantement majestueux.

22 juin au 26 juil, Châteauvallon, Ollioules. Rens: chateauvallon-liberte.fr

photo: Nederlands Dans Teater, Bedtime Story © Rahi Rezvani