Voyage entre deux mondes

Les morsures de l'âne © Einesichtweise

Voyage entre deux mondes

Dans La morsure de l’âne, ouvrage paru en 2008, Nathalie Papin s’attaque à ce moment inévitable de l’existence, effrayant à bien des égards : la mort. Pour la première fois, le texte est adapté au théâtre par Émilie Le Roux et visible le 2 juin à Cannes.

Grand questionnement, ultime moment de nos éphémères vies, la mort est un thème particulièrement sensible à aborder avec les plus jeunes, qui se posent bien souvent beaucoup de questions à ce sujet. Telle est l’ambition de cette création d’Émilie Le Roux, dans laquelle on suit Paco (Dominique Laidet), perdu dans un endroit, semble-t-il irréel, où, accompagné d’un âne, il croise plusieurs personnages : une petite fille à naître qui lui demande d’être son père, son fils qui lui annonce qu’il se débrouillera très bien sans lui et même son propre corps qui se met à lui parler… Paco ne sait pas trop ce qui lui arrive mais une chose est sûre : il est au carrefour d’une grande décision. Cette décision, c’est celle de revenir à la vie et reprendre possession de son corps ou bien quitter son quotidien terne pour un ailleurs.

La morsure de l’âne traite du grave et complexe sujet de la mort avec une touche d’humour et de lumière qui évite de tomber dans un récit trop sombre. Le texte de Nathalie Papin interroge notre rapport à la vie, au monde et même à l’Au-delà avec suffisamment de simplicité pour s’adresser à tous les publics, en particulier les plus jeunes. Entre ombre et lumière, le dispositif scénique ne lésine pas sur les moyens et se découvre petit à petit pour laisser place aux différents personnages qui rythment cette fable philosophique. Paco a ainsi cette chance que peu de gens ont, celle de prendre du recul pour considérer sa vie, ce qu’elle est et ce qu’elle pourrait être, le choix de vivre ou non. La pièce est une invitation à choisir le sens que chacun veut donner à son existence et qui saura faire écho chez les parents comme chez les enfants.

2 juin 19h30, Théâtre Croisette, Cannes. 

Rens: cannes.com

photo: Les morsures de l’âne © Einesichtweise