
28 Juin HDE Var : l’héritage de Charlemagne
Du 1er juillet au 8 octobre à Draguignan, l’Hôtel Départemental des Expositions du Var (HDE Var) propose sa nouvelle exposition Trésors du royaume de Lotharingie, l’héritage de Charlemagne. Une exposition dédiée au Royaume de Lotharingie, héritier du plus célèbre des Carolingiens.
Les lointains descendants du plus célèbre des Carolingiens débarquent dans le Var pour vous faire réviser vos leçons d’Histoire et vous rappeler amicalement que le grand Charles n’a pas fait qu’inventer l’école (et qu’il ne l’a même pas inventée en fait). Alors, on retrousse ses manches et on met les mains dans le cambouis carolingien pour découvrir plein de choses pour briller en soirée ! Car quand on demande à la plupart des gens ce qu’ils pensent de Charlemagne, les flash-backs de la primaire abondent mais ils sont sans doute un peu confus. A part le fait qu’il aurait soi-disant inventé l’école, et que son royaume a été partagé en trois à sa mort, peu de choses persistent. Déjà, on oublie ça. L’école à son époque, ce n’était pas pour les bouseux mais juste pour l’élite chargée d’administrer l’immense bordel qu’était son empire, une sorte de proto-ENA. Donc « Redde Jules Ferry quae sunt Jules Ferry« , comme aurait sûrement dit un lettré de l’époque. Ensuite, son empire n’a pas été séparé en trois à sa mort, mais à celle de son fils et héritier Louis Ier, dit le Pieux, soit 26 ans plus tard. Bon, il n’est pas certain que vous puissiez vous servir de cette information plus tard dans votre vie mais on ne sait jamais.
En tout cas, l’exposition qui se tient à l’HDE Var traite de l’héritage du royaume de Lotharingie de manière plus large. Mais qu’est-ce que la Lotharingie, vous demandez-vous ? C’est le nom d’un des royaumes qui a éclos suite au partage de l’empire carolingien en trois : la Francie Occidentale (grosso modo la France), la Francie Orientale (l’ouest de l’Allemagne) et la Francie Médiane (entre les deux, jusqu’en Italie). Eh bien figurez-vous que celui qui a hérité du dernier se nommait Lothaire Ier. A sa mort et l’arrivée de Lothaire II, ce royaume, amputé de l’Italie et de la Provence, fut nommé fort modestement Lotharingie (le Royaume de Lothaire). Bref, ce joli territoire à la position géographique fort enviable – entre la France et l’Allemagne, ça devrait bien se passer – n’a étonnamment pas duré longtemps mais il a laissé un héritage non négligeable, notamment artistique.
Loin des clichés d’un Moyen-Âge obscurantiste, l’époque a vu fleurir une grande créativité artistique, inspirée notamment par le commerce avec l’Empire Byzantin. On notera une attention particulière portée à l’écriture, la période carolingienne étant celle de l’invention de la « minuscule caroline », ancêtre de l’écriture moderne qui remplacera l’écriture gothique. Au-delà des manuscrits rares de l’époque, on retrouvera des sculptures, des fresques, voire des objets plus insolites comme des pièces d’échecs ou une gourde, pour un total de 190 œuvres. « Cela peut paraître peu, si vous comparez à certaines expositions. Mais c’est en réalité exceptionnel. En effet, si nous avions voulu – et pu – rassembler toutes les œuvres représentatives de cette période, les plus précieuses, nous en aurions eu 200. Ce n’était pas possible. Il y a des trésors qui ne sont jamais montrés« , explique la commissaire d’exposition Isabelle Bardiès-Fronty. Conservatrice générale au musée de Cluny, musée national du Moyen Âge, elle nous a donné son coup de cœur : « Le Saint Grégoire du musée de Vienne en Autriche, est à mon sens le chef-d’œuvre de l’exposition. Il écrit sur un lutrin, ce qui relève du sujet de l’exposition. »
1er juil au 8 oct, Hôtel départemental des Expositions du Var, Draguignan. Rens: hdevar.fr
photo: Reliquaire pour le Saint Clou © Museum am Dom Trier