Concrètement engagés

Sarah Illouz & Marius Escande Rain is gold, 2023 Courtesy des artistes © crédit photo réservés

Concrètement engagés

L’Espace de l’Art Concret à Mouans-Sartoux s’implique dans la transition écologique, un sujet d’une actualité « brûlante » pour lequel son équipe s’est engagée en se sensibilisant aux questions environnementales. Il propose aujourd’hui une exposition qui questionne ces enjeux : Impact.

Voilà donc la genèse d’Impact, l’une des trois expositions estivales présentées par le centre d’art mouansois, avec celles de Jean-Pierre Bertrand (Time removing) et du tandem Cécile Bart et Ode Bertrand (Dialogue avec la collection Albers-Honegger). L’Espace de l’Art Concret accueille ainsi 9 artistes mobilisés dont les œuvres sont orientées en faveur de la cause environnementale. Leur but : faire évoluer la vision du public sur l’impact que chaque citoyen a sur la biodiversité. Dove Allouche y présente son œuvre de lumière Sunflowers, reprenant une technique traditionnelle de fabrication de miroir permettant de révéler des halos évoquant un paysage solaire. Le duo composé de Sarah Illouz et Marius Escande montre une installation, Rain is gold, réalisée à partir de matériaux naturels et dénonçant la problématique actuelle de la laine en France et en Belgique, tandis que Cornelia Hesse-Honegger cherche, par ses dessins de drosophiles mutants, à sensibiliser aux retombées des catastrophes nucléaires sur la faune. De nombreux médias permettent d’illustrer les propos : si Marc Chevalier a créé un nouveau végétal à partir d’éléments naturels hétéroclites, l’artiste sonore Vincent Malassis démontre que le monde sous-marin n’est pas du tout silencieux grâce à son installation Noisy World, quand l’artiste polonaise Angelika Markul s’exprime par ses films et présente sa dernière création 1335 mètres, visant à remonter aux origines de l’homme par le biais des phénomènes naturels. La Colombienne Eulalia De Valdenebro est pour sa part spécialisée en botanique. Sa sculpture Indigène/ Allogène, exposée à Bogota depuis 2010, sert de support à la croissance de plantes indigènes qui paradoxalement sont allogènes à la capitale de la Colombie. Par cette œuvre, elle invite à une réflexion sur le temps et le lieu en posant la question de la nativité des plantes et du comment le sont-elles devenues. À Mouans-Sartoux, l’artiste présente une carte de projection de la croissance des plantes, qui n’est pas sans rappeler une observation au microscope, ainsi qu’une série de dessins tirés de cette étude. Enfin, la Française Flore Saunois ouvre ce parcours artistique avec des œuvres évoquant des paysages à l’aide d’éléments du quotidien. Se télescopent ici temps anthropologiques et temps géologiques, dans une démarche visant à poser la question de l’évolution des matériaux ainsi que celle du fragile équilibre de notre biodiversité. 

Au-delà d’une approche qui pourrait paraître a priori restrictive ou moralisatrice, il est avant tout question de ne jamais s’arrêter de « penser culture« , pour reprendre les mots d’Alice Auduin, fondatrice et présidente d’Art of Change 21, en pensant dans la durée et en abordant ces sujets de manière plus philosophique et politique que matérielle.

Jusqu’au 29 oct, Espace de l’Art Concret, Mouans-Sartoux. Rens: espacedelartconcret.fr
photo: Sarah Illouz & Marius Escande Rain is gold, 2023 Courtesy des artistes © crédit photo réservés