
01 Août Jazz Up, la preuve par trois
Trois soirs, trois concerts, trois groupes, et pas de ceux qui écument les festivals et qu’on retrouve un peu partout en France à quelques jours d’intervalle. Jazz up sous les oliviers à Opio joue une carte très originale et se démarque de ses nombreux confrères.
Le concert médian fera entendre Thomas Leleu avec son programme Born to groove – titre paradoxal et peut-être choisi pour cela. En effet, Thomas Leleu joue du tuba et a rencontré ses premiers succès dans un autre monde que celui de l’improvisation. Musicien classique, il a été primé, reconnu, encensé, avant de se tourner vers la musique jazz où son instrument a une histoire longue, pleine de métamorphoses. Aujourd’hui, Thomas Leleu propose un répertoire qu’il a largement imposé lui-même.
La veille, on aura entendu le groupe NoJazz. Nom là aussi paradoxal pour une musique du mélange : des instruments acoustiques miment un feeling électro et trouvent des effets funky. Pour fêter ses 20 ans, l’orchestre a ce culot impertinent et léger de s’attaquer à des standards indissociables de la colonne vertébrale de cette culture : Caravan ou It don’t mean a thing pour le Duke, Take five pour Dave Brubeck, Mercy, mercy, mercy pour Zawinul… Mais on n’est ni dans le canular ni dans le pastiche : les musiciens jouent ces saucissons au fond du temps, avec une conviction et une justesse communicative. Une façon de colorer toute l’histoire du jazz avec une palette neuve et astucieusement bricolée.
Pour finir, Symmetric, le quartet de Baptiste Herbin au saxophone et Nicolas Gardel à la trompette, avec Laurent Coulondre (claviers) et Yoann Serra (batterie). Les deux premiers – Baptiste en particulier – se sont déjà largement illustrés dans un hard bop étincelant, et voilà qu’ils prennent toute cette histoire à contrepied en se lançant dans un groove hyper contemporain. Surprises, cache-cache et décalage : ce festival a trouvé sa marque de fabrique ! Yvan Amar
4 au 6 aou, Amphithéâtre d’Opio. Rens: jazzup06.org