Photographe de l’amitié

Photographe de l’amitié

La Banque, Musée des Cultures et du Paysage d’Hyères, propose tout l’été, et jusqu’au 19 novembre, l’exposition Man Ray, le beau temps, un événement qui a obtenu le label d’exposition d’intérêt national du Ministère de la Culture.
« Une nuit, j’entendis au loin des canons ; je me rendormis et rêvais que deux animaux mythologiques s’égorgeaient sur mon toit. Je fis l’esquisse de ce rêve et l’incorporai à mon tableau de rêves, que j’intitulai Le Beau Temps », écrivait en 1963, dans Autoportrait, Man Ray, cet immense photographe qui créait à partir de ses rêves. De son vrai nom Emmanuel Radnitsky, acteur du dadaïsme à New-York et du surréalisme à Paris, il est l’un des pionniers de la photographie du XXe siècle. Dans cette exposition hyéroise, photographies, tableaux, dessins, lithographies, manuscrits, films et œuvres en trois dimensions témoignent de l’influence de la lumière et des paysages du Sud dans la carrière de Man Ray, selon un parcours divisé en quatre parties. Le spectateur retrouve donc les œuvres emblématiques du photographe. Parmi elles Le Violon d’Ingres, Noire et blanche, Larmes, Anatomie… et bien d’autres. Par ailleurs, Man Ray était très proche du couple Noailles, c’est pourquoi nombre de ses clichés ont capturé Charles et Marie-Laure à la fin des années 1920, ainsi que leur Villa, perchée non loin du musée. Le couple faisait partie de l’entourage très proche du photographe, au même titre que le groupe surréaliste dont Man Ray effectuera les portraits. Ces photos lui permettent de construire une véritable réputation et de vivre de son art. Parmi les surréalistes phares de l’époque qui passeront derrière son objectif, on peut citer Breton, Éluard, Cocteau, Picasso, Giacometti, Miro… Certains d’entre eux l’accompagneront lors de ses séjours dans le Sud de la France. La région tient une place centrale dans l’œuvre de Man Ray, une véritable source d’inspiration qui donnera lieu au film Un été à la Garoupe. Les images retracent les plaisirs et tensions entre Picasso, Dora Maar et le couple tumultueux Éluard / Nusch, lors de l’été 1937. C’est durant ce séjour que le photographe découvre une nouvelle pellicule : le Kodachrome. En rentrant à Paris, Man Ray et Éluard termineront leur célèbre œuvre à quatre mains : Les Mains libres. Le Beau Temps, c’est au total 200 œuvres qui nous ouvrent la porte de l’univers singulier et iconique de Man Ray. À découvrir jusqu’au 19 novembre. Alix Decreux

8 juil au 19 nov, La Banque, Musée des Cultures et du Paysage, Hyères. Rens: hyeres.fr