
05 Sep Villa Noailles, un centenaire en musique
Pour fêter le centenaire de la Villa Noailles à Hyères et de la fastueuse vie artistique qui s’y déroulait dans les Années Folles, sous l’égide de ses maîtres de cérémonie Marie-Laure et Charles de Noailles, l’Opéra de Toulon a passé commande d’une œuvre lyrique, signée par un trio d’artistes contemporains : Ressusciter la rose.
C’est le compositeur Raphaël Lucas qui a eu la lourde charge d’imaginer la musique de cet hommage musical à la vie, l’œuvre et la mémoire du couple Noailles et de leur singulière villa, d’après une idée originale de Jean-Pierre Blanc, actuel directeur du site varois, sur un livret de Simon Johannin, le tout mis en scène par Vincent Huguet. Une commande pour laquelle l’Opéra de Toulon a sollicité une pléiade d’interprètes, dont… Camelia Jordana et Malik Djoudi !
Mais pourquoi choisir de créer un opéra, cette forme artistique aujourd’hui un peu désuète pour certains, pour célébrer les Noailles et leur villa ? Sans doute parce que l’opéra est un art total, un art de la démesure, qui en appelle à lui tout seul à nos yeux, nos oreilles, bref à tous nos sens de spectateur. Décors, costumes, corps habités par la voix ou le geste, lumières, illusions, machineries, tout y est possible, tout peut y être imaginé dans une célébration de l’art de jouer… Pour le metteur en scène Vincent Huguet, la vie de Marie-Laure et Charles de Noailles est « lyrique« . L’argument choisi par les auteurs pour l’opéra retrace cette incroyable liberté des idées et des formes qui a marqué les années 20-30, très justement appelées Les Années Folles. Et les Noailles étaient certainement parmi les plus dignes représentants de cette grande époque, recevant chez eux, dans cette villa futuriste construite par l’architecte Robert Mallet-Stevens tout ce que le monde artistique et intellectuel comptait de plus avant-gardiste, avec une curiosité, un enthousiasme qui ne s’est jamais démenti.
Aussi, la célébration de ce centenaire s’inscrit-elle résolument dans cet esprit, traçant un pont entre hier et aujourd’hui « dans la connivence plutôt que dans la révérence« , précise Vincent Huguet. Le plateau impressionne par sa diversité : outre les artistes lyriques – les sopranos Jeanne Gérard et Delphine Megret et le ténor Bastien Rimondi – on retrouve à l’affiche la chanteuse et le chanteur Camélia Jordana et Malik Djoudi, les musiciens de l’Orchestre de l’opéra de Toulon accompagnés du DJ Laurent Ta, les acrobates du Groupe Wonsembe, le danseur Yanis Siah, et la comédienne Pauline Cheviller qui lira des poèmes choisis parmi la vaste production de Marie-Laure de Noailles.
16, 17, 18 sep 19h, Villa Noailles, Hyères. Rens: operadetoulon.fr
Ressusciter la Rose © Jean Picon