
05 Sep Visiteurs du soir… Mais tout un weekend !
Créé en 2007, le festival d’art contemporain Les Visiteurs du Soir poursuit sa mue entamée il y a un an. Auparavant exclusivement niçois, l’événement organisé par le réseau BOTOX[S] se décline désormais en 4 temps : un par saison. Cet automne, rendez-vous à Monaco, du 22 au 24 septembre, pour assister et participer à des performances, ateliers, visites et vernissages d’expositions.
Lancé en 2007, l’événement Les Visiteurs du Soir consistait en une nocturne d’art dans les musées et galeries niçoises ; un copieux programme, à chaque printemps, en forme de parcours sillonnant les différents établissements adhérents du réseau BOTOX[S], visant à mettre en valeur la création contemporaine et à favoriser l’ouverture d’un dialogue entre le public et les sites participants. En 2014, l’événement évolue et s’installe sur deux jours et soirées en générant une dynamique à travers l’ensemble des lieux et quartiers de la ville. Puis un nouveau tournant est pris en 2022, avec la déclinaison de ce format sur les 4 saisons que compte une année : le printemps à Nice, l’été dans les Alpes, l’automne à Monaco, et l’hiver avec un parcours rassemblant Cannes, Mougins, Mouans-Sartoux, Grasse et Vallauris.
La dimension nocturne au rendez-vous
On remarque sur le visuel de l’événement la volonté de BOTOX[S] d’insister sur le titre de Festival d’art contemporain, au détriment du patronyme historique des Visiteurs du soir, notamment en raison d’un nombre toujours plus croissant de rendez-vous se déroulant en journée. Mais la dimension nocturne reste bien entendu toujours au rendez-vous puisque certains des lieux participants resteront ouverts en soirée, le vendredi 22 septembre, comme le Pavillon Bosio qui propose d’assister, dès 18h, au vernissage de la 2e édition du Garden Club, un programme d’expositions originales commissariées par les étudiant.e.s de l’école d’art monégasque. L’an passé le public avait pu assister à des performances, puis parcourir Le chemin des cendres, une exposition-déambulatoire constituée des souvenirs, des « empreintes » laissées par les actions de ces jeunes artistes… Que nous réservent-ils cette année ?
Également au programme de cette nocturne : un cocktail et une rencontre avec l’artiste coréenne Yoonjoong Cho (Prix de la Royal Academy of Arts de Londres) qui présentera en avant-première, au NM Contemporary, une sélection des peintures à l’huile que la jeune artiste a réalisées durant sa résidence londonienne. À partir de 19h, la faim guettant, le public pourra se rendre au Logoscope, pour profiter d’une dégustation de créations culinaires lors d’un moment d’échange autour des dernières recherches du laboratoire monégasque sur les jardins, en particulier ceux de la Principauté ; « un Eden qu’ont préparé les dieux pour le bonheur des hommes !« , écrivait Jacqueline Carpine-Lancre dans son ouvrage Le Prince Albert de Monaco et l’Exposition Universelle de 1889. Cette thématique a inspiré l’exposition collective à média multiples intitulée In Hortus, visible durant le festival, et sur rendez-vous jusqu’au 24 octobre. Enfin, la soirée se conclura, à 21h, par une visite performée de l’exposition Santo Sospir, Mauro Restiffe / Jean Cocteau, proposée par Louise Hervé et Clovis Maillet, duo d’artistes créant des récits décalés entre conférence, performance et film, au Nouveau Musée National de Monaco (NMNM) – Villa Sauber.
Du nouveau… Des nouveaux…
Au premier rang des nouveautés de cette édition automnale 2023, le nombre de sites participants : de 8 en 2022, le festival propose aujourd’hui de partir à la découverte de 13 lieux, dont un « hors les murs » au Cap Moderne à Roquebrune-Cap-Martin, où l’on pourra prendre part aux visites de la Villa Eileen Gray, du Cabanon et des Unités de camping de Le Corbusier ; uniquement sur réservation ! C’est une spécificité de cette édition monégasque : si l’essentiel des événements reste gratuit, certains sont sur réservation, auprès de BOTOX[S] ou directement auprès des sites concernés (détails sur botoxs.fr).
Parmi ces lieux, certains sont rarement, voire jamais, ouverts au public. À Monaco, ce sera notamment le cas de l’Atelier 28, où le NMNM accueille des artistes résidence. Actuellement Lena Durr s’intéresse à la collection d’art africain de Georges Jessula donnée au musée en 2006. Spécialiste de l’accumulation d’objets sans valeur qui font le corpus de ses œuvres, elle met aujourd’hui en scène la collection d’un autre, dans ce qu’elle a de plus intime, par l’intermédiaire de photos, vidéos et installations. Situés comme l’Atelier 28 sur le Quai Antoine 1er, La Società delle Api et l’Association Internationale des Arts Plastiques de Monaco (AIAP) – pour qui c’est la première collaboration avec BOTOX[S] – seront également accessibles sur réservation.
Enfin, cette édition offrira pour la première fois la possibilité au public de participer à des ateliers, parmi lesquels celui à l’Opéra Garnier autour du projet La collection voyageuse de l’artiste Célia Pym, lancé en 2018 et prolongé par les équipes pédagogiques du NMNM. Depuis 2002, le musée conserve 4000 costumes de scène et 400 maquettes de décors provenant de l’Opéra de Monte-Carlo ; du toucher au dessin, en passant par l’écriture, cet atelier sera l’occasion d’une sensibilisation aux problématiques de la conservation et de la restauration de ces œuvres.
Attentif aux questions environnementales, le festival a fait en sorte que chaque lieu soit accessible à pied ou en transports publics, dont certains en bateau-bus, histoire de joindre l’utile à l’agréable. D’ailleurs, le festival est partenaire des Journées du Patrimoine monégasque qui cette année ont choisi pour thème : Le patrimoine vivant.
22 au 24 sep, lieux divers, Monaco. Rens: botoxs.fr
photo : visuel de l’affiche du festival © Julie Hiet