Réalité ondoyante

Réalité ondoyante

C’est un été indien qui s’annonce sur la Côte d’Azur (du moins, espérons-le), avec l’exposition D’un été l’autre, visible à la Galerie Issert à Saint-Paul-de-Vence jusqu’au 23 septembre.

Catherine Issert a choisi de mettre à l’honneur le travail du plasticien Gérard Traquandi, observateur amoureux de la nature. « Je dessine pour regarder, je ne regarde pas pour dessiner« , dit celui qui ne peint que ce qu’il voit. L’artiste restitue une impression de nature, il saisit le paysage, celui de l’été méridional, du Sud et sa lumière unique. Ses croquis oscillent entre ravissement figuratif et respiration de la couleur, peu importe le format ou le sujet : toiles monumentales ou minuscules, sujets bibliques ou traditionnels… 

Le paradoxe et la tension constituent sa ligne directrice, dans une œuvre qui appelle au paysage, au charme de la nature. Le tableau devient une surface ondoyante, aquatique, aux couleurs irréelles de verts industriels et pourpres mystérieux. Le crayon se fait vif et nerveux, il est écriture : celle d’une grammaire du sensible. La lumière provient de dessins, aquarelles, peintures, céramiques et nous nous y exposons. Ce n’est pas l’œuvre que l’on regarde, mais l’œuvre qui nous regarde. 

Chaque toile offre la même intimité. Une réalité propre à l’artiste, ondoyante et particulière : celle de l’été. Citrons en nature morte, orangers en floraison, fleurs délicates et fragiles ; tel est le vocabulaire ensoleillé de l’alchimiste Traquandi. Il s’attache aux mouvements, au flux et remous des courbes et des lignes, révélant ainsi des œuvres sensibles où se mêlent efflorescences et arabesques. L’artiste le dit lui-même, le dessin est la colonne vertébrale de son travail : « Dessiner est une forme de méditation, cela exige concentration, oblige à faire des choix et, enfin, aide à l’oubli de soi. »

Jusqu’au 23 sep, Galerie Catherine Issert, Saint-Paul-de-Vence. Rens: galerie-issert.com

photo: Vue de l’exposition « D’un été l’autre » de Gérard Traquandi à la galerie Catherine Issert Juillet 2023 – Courtesy de l’artiste et de la galerie Catherine Issert © François Fernande