À Monaco, le cinéma suspend le temps

À Monaco, le cinéma suspend le temps

Déjà la 20e saison pour Tout l’art du cinéma ! Ce cycle, organisé par l’Institut Audiovisuel de Monaco, propose projections art et essai, documentaires, débats, expositions, archives, patrimoine, ateliers… Avec pour fil rouge cette année, le rapport magique du cinéma au temps et à la mémoire.

Que nous ont concocté Jacques Kermabon et Vincent Vatrican pour la saison 2023-2024 de Tout l’art du cinéma à Monaco ? Respectivement programmateur à l’Institut audiovisuel et directeur des Archives audiovisuelles, ils répondent d’une même voix que « le rapport au récit, au temps, à la mémoire, voilà ce que cette nouvelle saison de cinéma entend interroger, à travers une poignée de films à la diversité féconde où se cristallisent nos souvenirs et nos émotions. » Cette 20e saison est ainsi intitulée Les Sortilèges du temps. L’affiche donne le ton avec Ingrid Bergman, tout comme le film, choisi pour l’ouverture :  La rose pourpre du Caire de Woody Allen. Rien de moins que la magie du cinéma et la beauté de ses plus iconiques stars. 29 autres chefs-d’œuvre vont ainsi se succéder, jusqu’en mai 2024. Du français et de l’international, du noir et blanc et de la couleur, de la comédie, du policier, du drame… Un programme pour régaler les amateurs en tous genres. Afin de vous mettre l’eau à la bouche, citons par exemple Les fraises sauvages d’Ingmar Bergman (14 nov), In the mood for love de Wong Kar-wai (19 déc), La Maman et la Putain de Jean Eustache (23 jan), Docteur Jerry et Mister love de Jerry Lewis (25 fév), Solaris d’Andreï Tarkovski (26 mars) ou encore The Kid de Charles Chaplin (15 mai). 

Formes, couleurs et hommages

Sachez que, de surcroît, du 30 novembre au 2 décembre, l’association européenne Inédits organise ses 33e rencontres autour du cinéma amateur, des formes et des couleurs : tables rondes, ateliers, projections et invités vous attendent. Trois hommages seront également rendus au cours de la saison : à Jean Cocteau, à Colette et à Marcel Pagnol. Ainsi la version restaurée de L’Aigle à deux têtes de Cocteau sera projetée en avant-première, le 3 octobre, en partenariat avec TF1 Studio, Pathé et Chanel. Chéri de Stephen Frears, basé sur l’œuvre de Colette, sera dévoilé le 7 novembre, et enfin La Femme du boulanger de Pagnol, avec l’inoubliable Raimu, s’animera sur l’écran le 16 avril.

À noter, Tout l’art du cinéma rayonne sur toute la Principauté, et jusqu’à Beaulieu, les séances des films se déroulant dans 5 salles : Théâtre des variétés, Salle Garnier, Grimaldi Forum Monaco, Théâtre Princesse Grace et Cinéma de Beaulieu.

Télé Monte-Carlo en vedette

Cette saison, c’est aussi l’occasion d’admirer la nouvelle exposition du Cabinet de curiosités de l’institut audiovisuel, qui existe depuis 2020. Après l’étonnante et émouvante exposition sur les cent ans de la caméra Pathé-Baby et des films en 9,5 mm (voir article Monaco : les aventuriers du cinéma amateurs, La Strada n°354), place à La jeunesse de Télé Monte-Carlo (TMC). Cette exposition retrace, de 1954 à 1974, les premiers pas de cette nouvelle télévision dans le paysage des médias de l’époque. En 1956, deux ans après sa création, TMC couvre le mariage de l’actrice hitchcokienne Grace Kelly et du prince Rainier III. C’est la consécration pour cette chaîne, avec une retransmission de l’événement en Eurovision ! Afin de poursuivre les aventures de TMC, La Petite Salle de l’institut vous propose de retrouver des programmes issus des archives de la chaîne. Et toujours dans cette Petite salle : de grandes rencontres, avec des séances en compagnie de cinéaste, réalisateur, enseignant-chercheur, historien… Le premier semestre 2024 verra d’ailleurs le centenaire du film en 16 mm.

Le cinéma dès le plus jeune âge

Le jeune public n’est pas en reste avec un grand nombre d’activités prévues pour l’initier au 7e Art. À partir de 3 ans, des séances de cinéma laissent la part belle aux classiques, à l’éveil des sens et aux échanges. Avant la projection, une première partie offre soit une lecture d’albums jeunesse, soit un spectacle d’art de la scène. Des ateliers d’expérimentation artistique, à partir de 7 ans, se déroulent lors des vacances scolaires. Enfin, côté élèves, de l’école primaire aux études supérieures, l’Institut organise des séances de découverte des images du patrimoine audiovisuel monégasque. Parmi les modules proposés : le cinéma amateur, les premiers temps du cinématographe en France, la fabrique de la mémoire… Près de 900 élèves ont ainsi pu profiter de ce programme l’an passé. Alors, ces Sortilèges du temps à Monaco ? Envoûtement(s) garanti(s)… 

Dès Sept., Institut Audiovisuel de Monaco et dans les 5 salles de Monaco. Rens: toutlartducinema.mc

photo: La Rose pourpre du Caire – 1985 © Orion Pictures. Coll. Prod. DB

Tags: