Danser l’existence

Danser l’existence

Un spectacle où souffle un vent baroque et envoûtant, c’est ce que propose la Tero Saarinen Company avec Third Practice, présenté en exclusivité au Carré Sainte-Maxime, le 28 octobre.

Accompagnés du Helsinki Baroque Orchestra, c’est sur les madrigaux de Claudio Monteverdi qu’évoluent les neuf interprètes de la Tero Saarinen Company, dans un univers spectral, presque fantomatique. Dès les premières secondes, la voix du ténor Topi Lehtipuu s’élève, rapidement suivie par la soprano Núria Rial. Ou plutôt par la silhouette virtuelle de la chanteuse projetée et démultipliée sur les nombreux rideaux et voiles présents sur scènes. Au cœur de la scénographie, ceux-ci sont tantôt ondoyants tantôt fixes, et dévoilent ou dissimulent les musiciens… Les costumes fluides des danseurs rappellent également cette légèreté tandis que leur inspiration baroque adresse un clin d’œil au compositeur italien.

Au cœur de cette atmosphère sombre, les jeux de lumière prennent toute leur importance, grâce aux lumignons que tiennent les danseurs et qu’ils utilisent pour accentuer ici un visage, là une gestuelle. Une ambiance dramatique renforcée par le suspense auquel recourt le chorégraphe, en alternant séquences musicales et silences. Le tout enrobé par un travail de design sonore, signé Marco Melchior. Spectacle nommé ainsi en hommage à Monteverdi, dont on qualifiait le style de « seconda pratica », Tero Saarinen s’est inspiré des œuvres du maître et de la manière dont il a insufflé un changement radical dans la musique italienne au XVIIe siècle, pour représenter par la danse les moments clés de l’existence humaine : le changement, les souvenirs et l’oubli.

28 oct 20h30, Carré Sainte-Maxime. Rens: carre-sainte-maxime.fr
photo: Third Practice © Kai Kuusisto