
03 Oct Rigoletto au Zénith !
Et ce n’est pas juste une façon de parler… L’Opéra de Toulon, en travaux, présente ce chef-d’œuvre de Verdi, en octobre au Zénith de Toulon.
Après Châteauvallon et la Villa Noailles, l’Opéra de Toulon investit le Zénith. Pour un temps, finies les bonnes vieilles habitudes dans le temple de l’art dramatique rouge et or. Le spectateur mobile, voyageant de salle en salle, va devoir s’adapter à chaque lieu.
Opéra en trois actes de Verdi, inspiré par Le roi s’amuse de Victor Hugo, et créé à la Fenice, à Venise, en 1851, Rigoletto est l’opéra de la malédiction. Longtemps censuré, les autorités refusaient notamment l’idée d’un souverain débauché… Édulcorée, l’œuvre dont le titre premier était Malédiction, renaîtra en Rigoletto.
La mise en scène sensible et brillante de Richard Brunel nous transporte dans l’univers de la danse. La fête commence chez le séduisant Duc de Mantoue qui écume les églises pour jeter son dévolu sur de jeunes et pures beautés. Tandis que veille son bouffon, Rigoletto… « En plaçant la fable dans le microcosme d’un ballet, hanté par les hiérarchies, les séductions, les jalousies, dirigé par un Duc omnipotent et jouisseur, nous réconcilions les sphères intimes et politiques », commente le metteur en scène. « Rigoletto, ancien danseur, est à présent blessé, infirme, prisonnier d’un corps souffrant. Apparemment complice et en réalité plein de haine, il observe le directeur du ballet, comme un Lorenzaccio, en attente du moment idéal d’exercer une vengeance qu’il ne pourra réaliser que par procuration. Il survit grâce à deux soutiens : le fantôme de sa femme qui lui apparaît régulièrement, comme l’épouse de M. de Sainte-Colombe, dans Tous les matins du monde, et sa fille Gilda qu’il croit mettre à l’abri des appétits potentiels du Duc. Mais son désir de contrôle échoue et son univers s’effondre. La chape de plomb mise sur le ballet se fissure, sa fille affirme son désir de liberté, sa femme disparaît à jamais… Il n’est pas le seul à faire cette expérience de la dégradation. Le Duc découvre que l’on peut être responsable sans être coupable et que de cela, il faudra répondre devant le jugement des hommes. »
Une remarquable distribution réunira dans les rôles principaux le baryton géorgien Nikoloz Lagvilava (Rigoletto), le ténor italien Matteo Roma (Duc de Mantoue), la soprano brésilo-chilienne Maria Carla Pino Cury (Gilda), sans oublier la participation de la danseuse Étoile de l’Opéra de Paris, Agnès Letestu. L’Orchestre et le Chœur de l’Opéra de Toulon, dont la direction musicale sera assurée par le maestro Valerio Galli, soutiendront cette œuvre bouleversante.
10 & 13 oct 20h, 15 oct 14h30, Zénith, Toulon. Rens: operadetoulon.fr
photo: Rigoletto ©Jean-Louis Fernandez