Un opéra en robe ecclésiastique

Un opéra en robe ecclésiastique

La soirée d’ouverture de la saison de l’Opéra de Monte-Carlo donne tout de suite la mesure des ambitions de cette vénérable maison, désormais dirigée par Cecilia Bartoli : c’est en effet une œuvre aux proportions gigantesques, la Messa da Requiem de Verdi, qui investira le Grimaldi Forum, le 2 novembre.
Cette œuvre composée pour célébrer l’anniversaire de la disparition d’Alessandro Mazoni, poète italien de grand renom qui, tout comme Giuseppe Verdi, s’engagea pour l’unification de l’Italie se devait d’être à la hauteur de son inspirateur. Le Requiem, que Verdi dirigea lui-même en l’église San Marco de Milan, en 1874, un an après la mort du poète, eut un succès retentissant. Pour certains, comme le chef d’orchestre Von Bulow qui assista à la représentation à l’époque, on y entend « un opéra en robe ecclésiastique » ! Ce que corrobore, d’une certaine façon, Didier de Cottignies, délégué artistique de l’orchestre : « Tout comme ceux de Mozart, Brahms, Fauré et bien d’autres, cette œuvre de musique sacrée fait partie du répertoire des orchestres symphoniques (…) Pour moi, c’est l’un des plus spectaculaires de l’histoire de la musique« . On s’en doute, cette œuvre titanesque demande des forces particulières : ce sera le cas à Monaco puisque l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo ainsi que le Chœur de l’Opéra seront conduits par le pianiste et chef Daniel Barenboim. Quant aux voix, elles sont à la hauteur du projet. On pourra entendre en effet celle tout en souplesse de la grande soprano lettone Marina Rebeka, l’ambitus exceptionnel de la mezzo soprano Ekaterina Semenchuk, le ténor américain Michael Spyres, bien connu des amoureux du bel canto et l’illustre basse russe Ildar Abdrazakov. Un plateau de rêve pour une œuvre exigeante, mais dont le souffle ne manquera pas d’emporter le public du Forum Grimaldi.

2 nov 20h, Grimaldi Forum, Monaco. Rens: opera.mc

photo: Daniel Barenboim © Harald Hoffmann – Deutsche Grammophon