Un romantisme ardent

Un romantisme ardent

Le premier concert évènement de l’Orchestre Philharmonique de Nice, mené pour l’occasion par le chef Danièle Callegari, accueillera une soliste à la réputation internationale : la pianiste Khatia Buniatishvili. Au programme ce 27 octobre, l’un des tubes du répertoire concertant, le 1er Concerto pour piano de Tchaïkovski, ainsi qu’une œuvre emblématique de Richard Strauss, Une vie de Héros.

Doit-on encore présenter Khatia Buniatishvili ? En tout cas, voilà une artiste qui ne laisse ni le public ni les critiques indifférents… La star franco-géorgienne bouscule en effet les codes de la musique classique, non seulement par son apparence, et le soin qu’elle y apporte, venu de sa plus lointaine enfance où sa mère lui confectionnait des robes de princesse, dans la Géorgie post-stalinienne où elle a grandi, mais surtout par la liberté qu’elle revendique dans son interprétation. « Katia donne tout« , confie volontiers sa sœur, qui est aussi son agent (et pianiste !). Et c’est certainement ce don de soi, ce lyrisme, à la limite de la performance acrobatique qui en séduit plus d’un, à commencer par ses partenaires en musique, parmi les plus grands. Le chef d’orchestre Paavo Jarvi loue « la douceur de son toucher« . D’autres, une « fougue exceptionnelle et maîtrisée« . Elle sera ainsi fort à son aise dans le 1er Concerto de Tchaïkovski, qui révèle toute la puissance de son auteur et dans lequel le piano dialoguera en majesté avec l’Orchestre Philharmonique de Nice. Viendra ensuite le poème symphonique de Strauss, Ein Heidenleben, opus 40, Une vie de héros en français, le dernier d’une série de huit. Une sorte d’autoportrait en musique du jeune compositeur de 34 ans qui, dans la veine d’un Franz Liszt, déroule en six épisodes les épreuves d’un fantomatique Héros. Une musique pleine de citations de ses propres œuvres, comme une sorte de bilan… ou de manifeste.

27 oct 20h, Opéra de Nice. Rens: opera-nice.org
photo: Khatia Buniatishvili © Gavin Evans – Sony Classical