31 Oct Sois un homme !
Après Désobéir en 2017, Julie Berès propose un nouveau travail autour de la jeunesse en devenir, centré cette fois sur les hommes. La Tendresse, à découvrir au Théâtre de Grasse les 23 et 24 novembre, tente de répondre aux questions qu’implique le passage à l’âge adulte de ces messieurs.
L’homme est fort, l’homme ne pleure pas, l’homme est viril, et ainsi de suite… Ce modèle existe depuis la nuit des temps dans la plupart des sociétés occidentales. Julie Berès et sa Cie Les Cambrioleurs offrent donc, avec le spectacle La Tendresse, une réflexion autour du patriarcat à travers les yeux de différents garçons en pleine construction. Loin d’en être à son coup d’essai, la metteuse en scène avait déjà abordé les questions sociétales avec son œuvre précédente Désobéir, qui mettait en lumière le courage de jeunes filles passant outre les codes « traditionnels » familiaux et sociétaux pour se réinventer et s’affirmer.
Dans la lignée de ce travail, La Tendresse s’intéresse à la notion de masculinité et ses codes. Il ne s’agit pas ici de déconstruire, juger ou faire culpabiliser quiconque d’être ce qu’il est, mais bien d’amener à soulever des questions. Et quoi de mieux pour cela que de poser, cette fois-ci, les yeux sur de jeunes hommes encore en construction, sur ceux qui forment l’avenir. Ainsi, la troupe s’est plongée dans un travail d’abord documentaire, et surtout immersif, auprès de huit jeunes garçons – originaires du Congo ou de Picardie, du hip-hop ou de la danse classique – pour interroger les clichés inhérents au statut de mâle dominant. La Tendresse tente d’apporter une réponse à ces interrogations autour de la masculinité au travers des situations du quotidien : drague, sexualité, argent, rapport aux autres hommes, paternité et tant d’autres sujets parfois influencés par le poids de la famille, de la société, de la tradition… À partir de leurs témoignages, Julie Berès a imaginé un spectacle entre chœur, solo et battle, où les protagonistes parlent de leurs désirs, de leurs impératifs, de leurs imaginaires. Un ballet de corps et de mots qui rappelle que : « on ne naît pas homme, on le devient. » Un grand coup de pied dans la fourmilière du patriarcat !
23 & 24 nov 20h, Théâtre de Grasse. Rens: theatredegrasse.com
photo : La Tendresse © Axelle de Russe