Un nouveau musée à Draguignan !

Un nouveau musée à Draguignan !

Draguignan poursuit dans sa volonté de valoriser son patrimoine et de retrouver un souffle nouveau où la Culture tient une place particulière. L’ouverture du nouveau Musée des Beaux-Arts, le 16 novembre 2023, en est une brillante illustration.

Le Théâtre de l’Esplanade – et sa programmation à la fois exigeante et populaire – rayonne depuis des années comme un phare signalant la ville sur le circuit des arts vivants, tout comme le Pôle Culturel Chabran, qui a pris son essor depuis quelques années. L’Hôtel Départemental des Expositions, géré par le Département du Var, lancé en 2020, est devenu quant à lui un point de convergence pour les amateurs d’art. Et rappelons des initiatives comme la grande exposition de Beppo, sculpteur monumental dracénois, qui avait installé à l’été 2021 un parcours de sculptures permettant de (re)découvrir la Cité du Dragon. Autant d’initiatives qui démontrent ce désir de culture. Avec l’ouverture le 16 novembre 2023 du Musée des Beaux-Arts, un nouveau pas est franchi ! Outre son immense intérêt culturel, ce grand projet a pour objectif de redynamiser le cœur de ville ancien, lui insuffler la dynamique qu’il mérite. En cette période où certains roitelets considèrent que la Culture n’est pas essentielle, on voit grâce à l’exemple de l’opiniâtreté dracénoise qu’elle peut être un moteur de valorisation d’un territoire et voire motiver un regain de fierté pour toute une population. 

« Un esprit de curiosité »

Après 5 années de rénovation, le nouveau Musée des Beaux-Arts de Draguignan offrira une expérience immersive et enrichissante. Pour sa réhabilitation, la ville a fait un choix d’architecture fonctionnelle qui a permis d’y créer des espaces pédagogiques, d’y installer des technologiques de pointe et d’y valoriser son square le rendant propice aux activités musicales ou théâtrales : une dense programmation culturelle et événementielle est ainsi attendue tout au long de l’année, parallèlement aux expositions. Le musée devient dès lors une véritable fenêtre ouverte sur l’Art et la culture locale. Le conservateur Yohan Rimaud, successeur de Grégoire Hallé, en poste de 2016 à 2021 et qui aura activé cette dynamique, décrit très bien la vocation du Musée : « La personnalité du Musée des Beaux-Arts de Draguignan tient à la nature de sa collection, amorcée sous la Révolution, et au dialogue qu’elle engage avec l’ancienne demeure épiscopale où elle prend vie. La manière dont les œuvres habitent ses murs, et le discours qu’elles délivrent, engendrent autant de sensations, nourries d’un esprit de curiosité, qui disent son essence et son identité. »

Espace d’exposition de 1200 m2, mais aussi de conversation et de questionnements, il développe une histoire du goût et de la curiosité du XVIIe au XXe siècle, tout en explorant, au sein de l’histoire de l’art, le statut des œuvres de leur création à leur présentation publique. Dans une scénographie volontairement sobre et allusive, suggérant les décors et ambiances d’une demeure seigneuriale du XVIIIe siècle, le parcours du musée, entièrement repensé, permet au visiteur de se fondre, non seulement dans l’histoire de l’art et l’élan des collectionneurs depuis le siècle des Lumières, mais également de saisir, de la conception d’une œuvre à son accrochage, les étapes qui jalonnent sa destinée, de l’atelier au musée. Le rez-de-chaussée du musée sera consacré à l’exposition de sculptures et de peintures de la période du XVIIe siècle au début du XXe. L’étage sera lui aménagé selon plusieurs ambiances : on y verra en effet l’un des rares exemplaires d’un papier peint panoramique à décor chinois du début du XIXe siècle. Issues d’un ensemble d’environ 10 000 numéros, à ce jour, près de 150 œuvres – peintures et sculptures, objets d’art, pièces archéologiques et spécimens taxidermisés – seront présentées au public. « L’accrochage permanent du nouveau musée a pour ambition d’incarner, dans une succession de salles conçues comme des “period rooms” problématisées, une histoire de l’art et des collections« , indique le conservateur.

Valoriser le patrimoine varois

Le Musée des Beaux-Arts entend également valoriser le patrimoine varois en lien avec sa collection. Aussi, en juin 2024, une exposition temporaire sera consacrée à la chapelle Sainte-Roseline aux Arcs-sur-Argens, dont le décor, fruit du mécénat de Marguerite Maeght, a réuni Marc Chagall, Jean Bazaine, Raoul Ubac et Diego Giacometti. Toujours dans le même esprit, 2026 verra le musée explorer, grâce au regard d’un écrivain, les imaginaires que véhicule la Sainte-Baume. « Par son approche plurielle – historique, esthétique, artistique et patrimoniale – fondée sur l’esprit de collection et la curiosité, le musée s’empare des problématiques de l’histoire de l’art tout en affirmant son identité méditerranéenne, lui permettant de constituer une nouvelle étape muséale entre Marseille, Toulon et Nice« , souligne Yohan Rimaud. 

Nous reviendrons dans notre prochain numéro sur l’exposition temporaire inaugurale consacrée à Amable Lombard. Quelque 65 dessins révèleront cet artiste dracénois oublié, qui, tel un archétype de l’académisme au XIXe siècle, a dédié son trait virtuose à l’étude du corps humain… Le 16 novembre 2023, une date historique pour Draguignan, pour le Var, pour nous tous, et surtout pour la Culture.

Découvrez ici le programme inaugural complet !

Ouverture du musée: 16 nov • Exposition Amable Lombard, un artiste à l’école sous le Second Empire: 16 nov au 17 mars. Musée des Beaux-Arts, Draguignan. Rens: FB mbadraguignan

photos : Vue 3D © Agence Brochet-Lajus-Pueyo

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