04 Jan Thaïs en version concert
L’Opéra de Toulon donne rendez-vous les 23 et 25 janvier 2024 à 20h, au Palais Neptune, pour deux représentations en version concert de Thaïs, opéra composé par Jules Massenet en 1894.
L’Opéra se joue des difficultés, mais il est très clair que la tâche de Jérôme Brunetière, directeur qui a pris ses fonctions à l’heure des travaux voilant les rouges et ors de la belle maison lyrique, n’est pas des plus faciles. Car jongler d’un Opéra séculaire à un établissement culturel, puis un autre, jouer avec les jauges, s’adapter à la scène, installer la technique, choisir la meilleure place pour l’orchestre, tester l’acoustique, s’assurer que le public sera choyé, n’est pas chose aisée !
En janvier, au Palais Neptune, il programme Thaïs, opéra en trois actes de Jules Massenet (chanté en italien et surtitré en français), sur le livret de Louis Gallet d’après le roman éponyme d’Anatole France, qui fut créé à l’Opéra de Paris le 16 mars 1894. Comme six des vingt-cinq opéras de Massenet, Thaïs se situe dans un Orient antique et la célèbre méditation de l’acte II au violon solo (qui fut déjà interprétée et merveilleusement par Laurence Monti, violon super soliste de l’Opéra) a fait beaucoup pour sa postérité. Autre singularité de l’œuvre, la soprano est confrontée à un baryton et non à un ténor comme traditionnellement.
Une belle histoire de renoncement… à l’amour
Moine, Athanaël pense avec douleur à la corruption régnant à Alexandrie, lorsque la belle courtisane Thaïs, qui en est le symbole, lui apparaît en songe. Ce rêve l’incite à sauver l’âme de la pécheresse qu’il s’arrange à rencontrer chez son ami Nicias. Lorsqu’il la conjure de retourner vers Dieu, Thaïs tente de le séduire et la repoussant avec mépris, la persuade de réfléchir à sa vie dissolue, aux vraies valeurs de l’existence, ce qu’elle refuse, mais touchée, lui demande de l’aider à trouver le salut. Athanaël suggère un monastère où la Romaine Albine vit entourée de jeunes femmes qui vivent dans le recueillement et l’humilité. Il lui propose de l’y conduire, si elle efface toute trace de son passé corrompu. Vêtue d’une simple robe de laine, Thaïs s’éloigne avec lui, regardant brûler sa maison… Au monastère d’Albine, le moine confie aux saintes femmes la pécheresse repentie. Il lui dit adieu, soudain attristé à l’idée de ne plus la revoir. Il ne parviendra pas à oublier la beauté de Thaïs qui lui apparaît soudain en rêve, mourante, entourée des religieuses. Bouleversé, il décide aussitôt de la revoir. Las… lorsqu’il arrive, c’est pour accueillir le dernier souffle de Thaïs. Elle le reconnaît, le remercie de l’avoir sauvée et meurt. Désespéré, Athanaël crie son amour.
Une distribution internationale
Victorien Vanoosten, pianiste remarqué en 2018 par Daniel Barenboim, qui l’invita à diriger Les pêcheurs de perles au Staatsoper de Berlin, sera à la direction musicale de l’orchestre symphonique de l’Opéra de Toulon. Un panel de belles voix rassemblera également sur la même scène la France, l’Autriche, l’Égypte et le Canada : Amina Edris (Thaïs), Josef Wagner (Athanaël ), Matthew Cairns (Nicias ), Jean-Fernand Setti (Palémon), Faustine de Monès (Crobyle), Anne-Sophie Vincent (Myrtale-Albine). L’Orchestre et le Chœur de l’Opéra de Toulon se chargeront de les accompagner.
23 & 25 janvier 20h, Palais Neptune, Toulon. Rens: operadetoulon.fr
photo : Amina Edris interprètera Thaïs à Toulon © Capucine de Chocqueuse