Edouard Hue, la preuve par deux

Edouard Hue, la preuve par deux

Assister aux pièces chorégraphiées par Édouard Hue fait surgir une envie irrépressible de vivre et de faire exploser nos émotions. La preuve par deux à Scène 55 qui accueille la Beaver Dam Company qu’il a créée en 2014. 

Il y a comme une urgence dans le parcours du chorégraphe, une volonté de s’approprier toutes les subtilités du mouvement, dans sa puissance comme dans sa fluidité. Auréolé en 2019 du titre de « Danseur Exceptionnel » dans le cadre des Prix suisses de danse, Édouard Hue a été interprète notamment pour Damien Jalet, Olivier Dubois ou Hofesh Shechter. Mais très rapidement, il ressent le besoin d’aller plus loin et de développer une écriture personnelle pour explorer l’univers de la création avec une vision plus intime. 

Depuis, les pièces s’enchaînent. Parmi elles, Shiver, magnifique duo qui déclenche une vague d’émotions ininterrompues : deux corps occupent un espace nu et évoluent avec une énergie proche de la transe sur les rythmes électroniques de Jonathan Soucasse. La rapidité qui régit leurs déplacements n’altère en rien la beauté d’un geste d’une extrême précision provoquant un frisson d’admiration et l’envie de se laisser porter par ce tourbillon enivrant. 

Dive, sa toute dernière création, est quant à elle une plongée aux sources de l’intuition, cette puissance mystérieuse qui guide parfois nos choix. Imaginée pour sept danseuses et danseurs, le chorégraphe y explore le mouvement qui surgit instinctivement, poussé par une force primaire. Il n’a d’ailleurs pas hésité à passer par une chambre anéchoïque de l’IRCAM pour percevoir les bruits les plus enfouis du corps humain. Fusionnés aux beats d’une musique électronique, ceux-ci ont permis au chorégraphe de faire jaillir de nouveaux motifs répondant à la dualité d’une danse à la fois complexe et sincère. Édouard Hue poursuit ainsi sa quête d’un langage qui ignore les limites pour permettre de se sentir libre et d’éprouver de nouvelles sensations.

20 fév, Scène 55, Mougins. Rens : scene55.fr

photo : Dive © Geoffrey Serguier