27 Fév Chassés-croisés amoureux
Quel sentiment plus universel, plus bouleversant, plus foudroyant, plus fou que l’amour ? C’est l’élément central de la nouvelle comédie musicale de David Lescot, La force qui ravage tout, présenté par le Théâtre National de Nice.
Au commencement est un opéra baroque : Orontea de l’Italien Antonio Cesti. Chaque personnage a en commun d’avoir assisté à ce drame sur l’amour. « Alors, ça t’a plu ? » De cette question découle alors de nombreux avis divergents, laissant entrevoir l’alchimie dysfonctionnelle de certains couples. La première scène de la pièce, dans un restaurant, marque ainsi le début d’un grand bouleversement pour les différents protagonistes. D’une députée tiraillée entre ses convictions et son engagement envers son parti politique, à un employé dans l’administration, en passant par un arnaqueur et des partenaires effacé.e.s derrière leurs conjoint.e.s, c’est un florilège de personnalités éclectiques qui se voient pourtant toutes frappées par la puissance de l’amour, avec un grand A.
S’en suivra alors un chassé-croisé amoureux dans lequel les acteurs virevoltent, aussi bien sur scène – grâce à la chorégraphie imaginée par Glyslein Lefever – que dans leurs relations, sur des airs musicaux variés allant de la pop au jazz, sous la direction d’Anthony Capelli. Parfois incongrues, ces relations, qui s’entremêlent, se font et se défont, et ressurgissent du passé pour venir perturber le présent, sont aussi inattendues que révélatrices. Au-delà de l’amour, la pièce donne à voir aussi la puissance et l’émancipation des personnages féminins. Du personnage de Mona, qui doit assumer ses désirs inavouables lorsqu’elle se découvre soudainement et irrémédiablement attirée par sa rivale politique, à l’affirmation de la féminité d’Iris, qui prend un tournant radical dans son existence pour se recentrer uniquement sur l’amour. Un enchevêtrement de sens et de destins où les sens perturberont la raison, semant le chaos dans les vies de chacun.e… Une Force qui ravage tout…
28 au 30 mars, La Cuisine – Théâtre National de Nice. Rens: tnn.fr
photo : La force qui ravage tout © Christophe Renaud Delage