27 Fév Reggae Women
Le mois de mars pointe à l’horizon, et comme de tradition, en célébration de la Journée de lutte pour les droits des femmes, La Strada met en lumière les créatrices. Qu’il s’agisse de reggae, de punk, ou encore de hip hop, on aurait bien tort de passer sous silence l’influence féminine dans l’évolution de ces différents courants musicaux. Exemple avec Hollie Cook et Soom T, de passage dans nos contrées.
Malgré des univers qui déroulent les clichés machistes les plus éculés, les femmes s’y sont néanmoins imposées avec succès, depuis longtemps – mais non sans mal… À ce propos, voir le formidable documentaire signé Lenny Grosman, La Vida Reggaeton, disponible sur France TV, qui nous montre avec justesse et humanité comment le reggaeton a basculé du machisme vers une prise de pouvoir des femmes.
Quand on pense à Hollie Cook, on peut se dire qu’elle cumule beaucoup de génomes musicaux qui se combinent particulièrement bien. Fille du batteur des Sex Pistols, Paul Cook, et de Jennie Matthias, chanteuse des Belle Stars, anciennement Bodysnatchers, où elle prit le lead vocal en lieu et place de Rhoda Dakar. Certains ont encore du mal à voir le lien entre le punk et le reggae, il est bon de rappeler qu’ils partageaient le même public. Et si le doute persiste, je leur suggère d’écouter les paroles du Punky Reggae Party de Bob Marley – dont on vient de célébrer les 79 ans de la naissance et qui est aujourd’hui mis à l’honneur dans le biopic de Reinaldo Marcus Green. Mais c’est bien le reggae qui marque la musique de Hollie Cook, qu’elle partage avec Jah Wooble ou encore Prince Fatty. On pourra découvrir sur scène certains titres de son 4e album Happy Hour.
Ce plaidoyer sur le rôle des femmes dans le reggae pourrait tout aussi bien s’appliquer au hip hop. Les Mcs au féminin ont parsemé l’histoire de cette musique depuis le début. Flow tout aussi efficace, mais souvent avec une écriture plus fine et des thématiques abordées plus variées, les femmes ont été d’une influence considérable dans cette galaxie musicale. L’Écossaise Soom T se place dans la continuité de cette histoire avec en plus une culture anglosaxonne grand-angle, elle qui est aussi d’origine indienne. Son dernier album The Louder The Better, marqué par un reggae plus roots et quelques incursions digitales, explore toujours, avec une réelle profondeur des textes, les problèmes sociaux de sa génération et de sa terre natale, la Grande-Bretagne. Les femmes et le reggae, c’est donc une longue histoire qui continue. Pour le meilleur !
Hollie Cook, 15 mars, Le Stockfish, Nice. Rens: stockfish.nice.fr
Soom T & The Stone Monks, 21 mars, Le Live, Toulon – 22 mars, Espace Culturel & Sportif du Val de Siagne, La Roquette-sur-Siagne. Rens: tandem83.com – FB pandaevents
photo : Soom T © Jade Lefort