Rien ne se perd, tout se transforme…

Rien ne se perd, tout se transforme…

…ou se trace ! À Nice, l’Espace à vendre présente, comme à son habitude, deux expositions simultanées : l’une de Jean-Philippe Roubaud, l’autre d’Eglé Vismanté.

Après Didascalie 6 – À l’ombre de la lumière présentée au Suquet des Artistes à Cannes (voir La Strada n°360), Jean-Philippe Roubaud investit Le Château de l’Espace à vendre avec l’exposition intitulée… Didascalie 7 – Palais obscur, comme un hommage au site qui l’accueille. À travers la pratique du dessin, l’artiste français propose une lecture de trois de ses thèmes de prédilections : la fresque, avec son dessin Limitation du paysage qui évoque celles des palais italiens, la peinture notamment vénitienne, via sa nouvelle série de dessins au graphite, et l’architecture par ses sculptures « cerclage ». « Le dessin ne fait exister la lumière que par contraste, il ne fabrique que le sombre et du coup il s’est tapi pendant des siècles à l’ombre de la peinture« , explique Roubaud, dans une interview avec Marlène Pegliasco. « De même, par sa fragilité, il ne peut prétendre goûter à l’éternité de la sculpture. Le monde a changé, les regards et les systèmes de conservation se sont modifiés. Il ne construit rien, il n’est qu’un plan. (…) Le dessin par sa simplicité est un terrain de jeu infini. Sa simplicité apparente, c’est sa force et quoi que l’on dise il est présent partout ».

Du côté de La Galerie de l’Espace à vendre, Eglé Vismanté présente Mutabor!, exposition dénommée ainsi selon une formule magique apparue au XIXe siècle dans les contes européens, qui signifie « que je sois transformé« . Jeune artiste, dont l’univers est soumis de manière constante à l’idée de transformation, Eglé Vismanté fabrique « un monde où son système vivant complexe se développe par des strates d’histoires, de symboles et d’expériences diverses. Un monde qui évolue à des rythmes différents simultanément, dans lequel des idées anciennes et nouvelles ainsi que des symboles cohabitent et s’entremêlent« , indique la galerie niçoise. « Les cyborgs qui y vivent font référence à de vieux symboles de pouvoir et croient à de nouvelles superstitions magiques. Ceci est un lieu d’hybridations qu’on observe.« 

22 fév au 20 avril, Espace à vendre, Nice. Rens: espace-avendre.com

photo : Jean-Philippe Roubaud, Cerclage, 2024, graphite sur papier, dimension variable © DR