27 Fév Tintin-tin-tin !
Tintin et son padre, Hergé, s’installent jusqu’au 30 juin à Nice pour une double exposition : Tintin, Hergé et Tchang. L’occasion de revenir sur la carrière du plus célèbre des reporters, malgré une production journalistique inexistante.
Attention bande d’anacoluthes, Tintin débarque à Nice. Faut dire qu’à quasiment 100 ans, le plus célèbre des Belges a bien mérité une petite cure de vitamine D sur la Côte d’Azur. Jusqu’au 30 juin, le Musée Hergé de Louvain-la-Neuve (Belgique) s’associe au Département des Alpes-Maritimes pour dévoiler dans une exposition en deux volets, afin de réviser un peu sa BD franco-belge : on retrouve donc Hergé et l’Art à l’espace culturel départemental Lympia, et Tintin et Tchang au musée départemental des arts asiatiques. Au programme, une sélection de documents précieux, de dessins originaux et d’objets, présentés pour la première fois sur la Côte d’Azur ! Mais parce qu’il faut toujours réviser avant d’aller au musée, on va vous préparer un petit rappel de la vie des trois protagonistes concernés dans le titre : Tintin, Tchang et leur papounet Hergé.
Le baroudeur
Tintin a 95 ans. Durant près d’un centenaire, le seul journaliste portant la houppette a voyagé dans près de 25 pays, a cogné des dizaines de locaux, chassé des animaux en voie d’extinction, a soutenu des coups d’État dans des Républiques bananières et a pillé sans autorisation des trésors perdus. Et avec tout ça il n’a pas été foutu d’écrire un seul article. Bilan mitigé donc, côté journalisme. Mais niveau impact culturel, là ça n’est plus du tout la même chose. Les Aventures de Tintin, c’est Jules Verne version BD : des découvertes, de la science, des expéditions dangereuses, toutes traduites dans une centaine de langues et diffusées dans presque tous les pays de la planète. Pour beaucoup, Tintin a été une fenêtre sur le monde à une époque où on quittait rarement son pays.
L’orphelin
Et c’est justement au cours de l’un de ses innombrables voyages qu’il fait l’une de ses rencontres les plus célèbres : Tchang. Tel un Occidental moyen découvrant un orphelin dans un pays asiatique, Tintin décide de voler à son secours et parvient à le faire adopter par une famille riche. Leur amitié sera ainsi scellée et culminera lors d’une escapade au Tibet où Tintin parviendra à l’arracher de la grotte du Yéti sans même abattre la bête, une preuve que notre soi-disant reporter a mûri (ou qu’il n’avait pas de fusil).
Le père
Cette célèbre relation est basée sur l’amitié réelle d’Hergé avec Zhang Chongren, un artiste chinois rencontré alors qu’il faisait ses études à Bruxelles. De cette rencontre, Hergé en tirera une fascination pour la Chine et Tintin une nouvelle personnalité, bien plus ouverte sur le monde et opposée à l’impérialisme. Et justement lorsqu’on parle d’Hergé, on entend souvent revenir les polémiques sur ses premiers albums comme Tintin au Congo dans lequel Tintin se comporte comme le parfait colon Belge du 20e siècle – le meurtre de masse en moins. Son évolution rapide vers une philosophie mettant en avant l’ouverture, le pacifisme et la tolérance n’en devient que plus étonnante. En s’intéressant à sa passion pour différents styles d’arts, parmi lesquels les plus avant-gardistes, l’exposition Hergé et l’art éclaire sur un nouveau pan de sa vie et montre ce qui fait d’Hergé un personnage fascinant et complexe.
Jusqu’au 30 juin. Hergé et l’Art, Espace culturel départemental Lympia, Nice • Tintin et Tchang, Musée départemental des arts asiatiques, Nice. Rens: maa.departement06.fr – espacelympia.departement06.fr
photo : Tintin en Extrême-Orient – Illustration de couverture pour Le Petit Vingtième du 21 mars 1934 Fan Se-Yeng – Encre de Chine et gouache sur papier à dessin © Hergé–Tintinimaginatio 2024