23 Avr Au-delà du réel
La deuxième exposition du Centre d’Art de Mougins, inauguré en juillet 2023, associe deux artistes de deux générations très différentes, par-delà les frontières du réel et du virtuel : Miguel Chevalier et Francis Picabia. A découvrir jusqu’au 29 septembre prochain.
Miguel Chevalier met ici en lumière l’influence exercée sur son œuvre par Francis Picabia, authentique artiste couteau-suisse : peintre, dessinateur et écrivain. Ce dernier, qui a habité Mougins au Château de Mai près d’une décennie, était très proche de Picasso, Brancusi, Duchamp, ou Léger, qu’il convie régulièrement chez lui… Après une vie de fête et d’excès à Paris, sa venue dans le Sud ne l’empêchera pas de continuer à développer une vie sociale et intellectuelle très animée.
Fractal Flowers – Transparences imaginaires / Hommage à Francis Picabia constitue donc un dialogue entre deux artistes, et souligne la manière dont Miguel Chevalier prolonge et élargit l’influence de Picabia sur son propre travail. Pionnier de l’art numérique, Chevalier crée différents herbiers virtuels grâce à des recherches au sujet du monde végétal, transposé dans l’univers informatique. Ses œuvres tissent des liens entre nature méditerranéenne – qui inspira beaucoup Picabia – et art digital. Les Fractal Flowers, dessins réalisés grâce à des robots et créés spécialement pour l’occasion, entrent ainsi en conversation avec les Transparences de Picabia.
Le parcours de l’exposition est déployé sur deux étages, à la croisée du végétal, du minéral, de l’animal et de la robotique. Chevalier utilise différents supports technologiques : écrans LCD, impressions 3D et hologrammes. Sans négliger pour autant une scénographie ludique décorée de photographies, cartes postales et affiches relatives à la présence de Picabia à Mougins entre 1925 à 1930. Le « clou du spectacle » est le film de Claude Mossessian sur les réalisations de Miguel Chevalier, véritable entrée dans la psyché de l’artiste. Depuis 1978, ce dernier utilise l’informatique comme moyen de création et d’expression, et interroge les logiques induites par l’ordinateur comme l’hybridation, la générativité, l’interactivité, la mise en réseau… Il aborde l’histoire de l’art en questionnant son immatérialité et en réalisant notamment des œuvres in-situ qui revisitent et questionnent l’architecture des lieux. D’ailleurs l’artiste développe également un travail de sculptures, qu’il revisite à coups de laser et d’impression 3D.
Jusqu’au 29 sep, Centre d’art de Mougins. Rens: centredartmougins.com
photo: Fractal Flowers – Transparences imaginaires / Hommage à Francis Picabia © Ville de Mougins