23 Avr Gaspard Noé le sulfureux à l’honneur
En mai, La Cinémathèque de Nice programme plusieurs rétrospectives, dont une en l’honneur du sulfureux Gaspard Noé.
En ce mois de mai qui verra le Festival de Cannes dérouler le tapis rouge de sa 77e édition, jetons un coup d’œil dans le rétro… Il y a 22 ans, le 24 mai 2002, le festival projetait le 2e long-métrage de Gaspard Noé, Irréversible. Un choc pour l’assistance, dont une partie quittera la salle au bout de seulement 5 minutes… La relation qu’entretient le cinéaste italo-argentin au grand raout cannois a toujours été relativement compliquée. En même temps, notre homme est un précurseur du New French Extremism, mouvement qui prône les films transgressifs et rassemble d’autres réalisateurs comme Claire Denis, Leos Carax ou le niçois Bertrand Bonello. L’œuvre de Gaspar Noé fascine autant qu’elle dérange : placer le spectateur en situation de malaise et lui faire ressentir des émotions fortes, c’est presque une marque de fabrique chez lui ! Et s’il ne déclenche pas d’esclandre à chaque sortie, le cinéaste fait toujours beaucoup parler de son cinéma lors de ses passages sur la Croisette : son 4e opus, Love (2015), ne dérogeait pas à la règle avec ses scènes de sexe non simulées.
Mais associer Gaspard Noé aux seules polémiques cannoises créées serait par trop réducteur. Le grand admirateur de Tarkovski, de Kubrick, Carpenter ou Argento qu’il est, utilise des techniques visuelles avant-gardistes, proches du cinéma expérimental, pour raconter des histoires à la fois provocatrices, violentes et follement tendres… Pour preuve, il a bouleversé la Croisette en 2021 avec Vortex, une réflexion sur la maladie d’Alzheimer qui fait irruption au sein d’un couple incarné par Françoise Lebrun et Dario Argento.
Cette rétrospective est donc l’occasion de déployer sur grand écran ces films qui ont choqué ou ému, mais aussi de (re)découvrir Enter the Void, trip halluciné inspiré du Livre des Morts tibétain, ou encore le moyen-métrage Lux Æterna, un drame psychologique expérimental en forme d’hommage à l’artificialité du cinéma, tourné majoritairement en split screen.
Également à l’affiche ce mois-ci : des rétrospectives dédiées à Brian de Palma et à Stanley Kwan, un cycle Marlon Brando, ces classiques restaurés, des séances jeune public…
1er mai au 18 juin, Cinémathèque de Nice. Rens: cinematheque-nice.com
photo : Lux Æterna de Gapsard Noé © DR