23 Avr Maux d’amour
« Dans Deux Amis, le monde est dans les phrases« , affirme son auteur Pascal Rambert. Et ce ne sont pas ses deux personnages qui le contrediront !
C’est dans un décor des plus sobres qu’évoluent Charles (Berling) et Stan (Nordey), deux amis/amoureux – aussi bien l’un de l’autre que du théâtre : une table, deux chaises et un bâton. Un clin d’œil à la mise en scène d’Antoine Vitez, en 1978, dans son célèbre projet qui mêlait quatre Molière : Le Misanthrope, L’École des Femmes, Tartuffe et Dom Juan. Les Deux amis n’ont d’ailleurs qu’une idée en tête : recréer ce fameux spectacle. Dès le début, les divergences d’opinions théâtrales mènent le dialogue, non sans une touche d’humour conférée par les personnalités aux antipodes des deux hommes : si l’un a un tempérament de feu, l’autre demeure placide face aux reproches. Mais la tension qui monte crescendo vire à l’explosion lorsque le « drame » se produit. Le drame ? Un texto reçu par Stan que Charles n’aurait pas dû lire… Suspicion et rancune alternent alors entre plusieurs pauses dans l’action qui donnent l’occasion de « lire » les pensées des deux hommes l’un sur l’autre, comme des voix intérieures. Pascal Rambert signe ici une pièce propice aux virulentes tirades et nombreuses réflexions philosophiques sur la mort, la vie, les relations, l’amitié, l’amour et le monde du théâtre.
7 mai, Théâtre Princesse Grace, Monaco. Rens: tpgmonaco.mc
11 mai, Carré Sainte-Maxime. Rens: carre-sainte-maxime.fr
photo : Deux amis © Giovanni Cittadini Cesi